Hula Hoop est un journal dessiné aux crayons de couleur, né sur les rives du fleuve Saint Laurent, au Canada, l’été 2015.
Son auteur, Tom de Pekin, imagine un intermonde parcouru par un ange, présence lumineuse jouant de son hula hoop comme d’une auréole.
En ce territoire d’abîme, le jeu est une des modalités de la mélancolie.
La nuit règne, que déploie sur chaque page un gris de pénombre.
En maillot de bain ou nu, luminescent ou de chair, un être photophore fait jaillir la couleur à chaque tournoiement de cercle.
La ville est là, lointaine, menaçante.
Sa métamorphose en structures colorées est le sujet de Mamadou Cissé – Les villes (2) – dans un beau volume que publie, conjointement au travail de Tom de Pekin, les éditions Solo ma non troppo.
Vertigineuse, borgésienne, les villes de Cissé sont des Babel quadrillées de couleur.
Les petits cubes envahissent la page, la structurent, quand le flux des véhicules crée paradoxalement, car ils sont vus de haut (Sirius regarde), une dynamique statique.
Pur spectacle, joyeux palimpseste, savoureux labyrinthe, ces villes enchanteresses pourraient être infernales (densité des bâtiments, buildings écrasants, hommes réduits à néant par l’architecture), si la méticulosité du dessin ne servait un projet de réenchantement de l’espace.
Tissu africain fait de trames colorées, la grande ville américaine dessinée par Cissé évoque le New York de Sartre, tropical et exubérant (in Situations III).
Cahiers ne comprenant aucun texte, Hula Hoop et Les Villes (2) offrent aux dessins un territoire de souveraineté des plus délicieux pour qui aime s’abandonner à la volupté des traits et mystères colorés.
Tom de Pekin, Hula Hoop, collection Chipiron, éditions Solo ma non troppo, volume 18, 2016, 36p – deux cents exemplaires
Mamadou Cissé, Les Villes (2), collection Chipiron, éditions Solo ma non troppo, volume 19, 2016, 36p – deux cents exemplaires
oui la vie suit son cours et les désordres se suivent et s’accumulent entre les cloisons qui elles même sont mobiles et étanches comme les manitoba et les éruptionsdes karamako. les rencontres sont fortuites et naturelles.
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