Adam O’Farrill, Marni, 2019 © Arnaud Ghys
Ce livre, dont le format rappelle celui d’une pochette de disque 33 tours, est bien plus qu’un ensemble de portraits de jazzmen, c’est un art de vivre.
De la concentration extrême, des instants improvisés, des allégories de la musique en autant d’instrumentistes.
Potraits in Jazz, du photographe Arnaud Ghys, donne envie d’envoyer promener les mp3 et 4, les plateformes de musique en ligne, les sons affreusement compressés, pour la platine, l’appareil à CD, les enceintes de qualité, et le son spatialisé.
Anne Paceo, Flagey, 2019 © Arnaud Ghys
Mais surtout, de retrouver le chemin des salles de concert, de la présence directe, de l’échange d’âme à âme, de la performance.
Voici Archie Shepp à Flagey, où les frites sont parmi les meilleures de Bruxelles, et l’espace s’ouvre de nouveau.
Bonheur d’un géant souriant, portant une canne à tête de canard.
Grégoire Tirtiaux, Jazz9 Mazy, 2016 © Arnaud Ghys
Des visages, des lieux, des instruments, du feu intérieur : Portraits in Jazz prouve en noir et blanc qu’une autre vie est possible, faite de notes, de brassages de silences, de moments de grâce, de dégagements.
Le noir et blanc, manteau d’élégance, va bien au jazz, tonalités de la contre-allée, des clubs, des cabarets de nuit, loin des compromissions du jour.
Clarinette, batterie, guitare, saxophone, piano, trompette, violon, contrebasse, berimbau.
Gabor Gado, Marni, 2019 © Arnaud Ghys
Quelques noms, si jamais le dieu Fortune leur offre des dates près de chez vous : Christophe Panzani, Antoine Pierre, Nicolas Thys, Anne Paceo, Brandon Allen, Yaron Herman, Gabor Gado, Casper Van De Velde, Lander Gyselinck, Erik Truffaz, Sylvain Darrifourq, Chris Joris, Moses Boyd, Etienne Plumer, Théo Ceccaldi, Grégoire Tirtiaux, Or Bareket, Adam O’Farrill, Guillaume Vierset, Malcom Braff, Archie Shepp.
Vous les voyez, vous devinez leur musique.
Ces joueurs sont habités, ne trichent pas, sont pleinement là.
Yaron Herman, Flagey, 2019 © Arnaud Ghys
Dans une époque manquant singulièrement d’élégance et de vraie présence, ces jazzmen sauvent l’honneur.
Ce sont des poètes.
Archie Shepp n’a que quatre-vingt-trois ans, quelle joie de le savoir encore pour longtemps, soufflant et chantant depuis les racines du blues, dans le global-village des damnés.
Arnaud Ghys, Portraits in Jazz, textes Eddy Vannerom et Daniel Sotiaux, design Joël Van Audenhaege, ARP2 Editions / Igloo Records, 2020, 48 pages – 600 exemplaires
Etienne Plumer, Marni, 2019 © Arnaud Ghys
Lander Gyselinck, Jazz9 Mazy, 2016 © Arnaud Ghys
Je vis depuis plus de deux ans avec l’un de ces superbes portraits et chaque jour il me comble..sourire
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