©Maura Sullivan
Couverture entoilée grise, marquage à chaud reprenant une graphie manuscrite, After Beauty, de Maura Sullivan, publié aux Pays-Bas par le collectif 1605, est un ouvrage formellement somptueux et de grande poésie.
Deuxième monographie de la photographe américaine après Things we Remember (Skeleton Key Press, Norvège, 2021), After Beauty est inspiré de plusieurs poèmes de Walter Fields définissant la beauté davantage comme une attitude envers la vie que comme une joliesse d’apparence.
On peut penser quelquefois à Dimitra Dede, et à tous ces photographes de la sensation du tremblement de l’existence ayant confié leurs travaux à la revue Preto (Fabio Miguel Roque), car ici tout est à la fois noble et simple, d’une grande densité de souffle et de mystère.
©Maura Sullivan
Il faut aborder chaque image en noir & blanc et nuances de gris comme un continent en soi, mais aussi comme un élément d’un dialogue fécond avec l’ensemble des autres photographies.
Les narrations sont trouées, tout est en suspension, on ne peut que nager à la surface du sens en ayant conscience des abysses.
Un corps flotte dans une immensité, liquide amniotique d’où naît le profil d’une femme nue, protégée par la vapeur d’une brume d’atomes en soulignant la présence fantomatique.
Après la beauté, ou avant, il y a le cœur, qui est beauté.
©Maura Sullivan
Sur le papier épais, en regard de pages blanches, apparaissent des fragments de corps, une bouche, un menton, un avant-bras, et cette chair si douce autour du cou qui est comme un océan de paix.
Une petite demoiselle surgit, à peine perceptible dans le soleil qui l’auréole.
Où est-on ? Dans les limbes ? A l’instant où l’esprit s’éveille jusqu’à des dimensions d’infini ?
Il y a des images superposées, un trouble dans l’identité, une longue négociation entre les ombres et la lumière très blanche.
©Maura Sullivan
Des mains dessinent l’espace, invitant qui les croise à la danse, et à la fraternité/sororité.
Que regarde la belle enfant derrière la fenêtre ? Est-ce un double de la photographe lorsque s’esquissaient ses premières interrogations quant à l’avenir ?
Les yeux maintenant se ferment, la petite fille a grandi, c’est une dame au port altier ayant vécu dans quelque Siècle d’Or.
Tout ici concorde, consonne, se renforce en poétique, les rameaux d’automne, les habits, les visages.
©Maura Sullivan
La nuit est porteuse d’interrogations, dont témoignent la solennité de personnages perçus dans un moment d’introspection.
Des voiles et de la neige.
Un garçon étendu, mélancolique, et des individus dressés.
Chacun est là dans l’évidence et l’énigme de son advenue, dans la sensualité et le retrait.
©Maura Sullivan
After Beauty interroge notre possibilité d’aimer, de nous rencontrer, et d’occuper l’espace comme s’il s’agissait de trouver sa véritable place dans le corridor du temps.
Maura Sullivan, After Beauty, poems Walter S. Fields, design Janneke Schrey, Bastiaan Woudt, 1605 Publishers, 2021 – 500 exemplaires
©Maura Sullivan
©Maura Sullivan
https://1605collective.com/collections/all-products/products/after-beauty
Le blog de Fabien Ribery 
Bonjour Fabien Ribery Je trouve soudain une clef pour répondre à cet e-mail ! Mes blocages me semblent souvent après coup de l’ordre de la sorcellerie intérieure, une fois résolus. Merci pour cette introduction électrique à After Beauty !. Je me décide enfin à vous transmettre le nom du site récemment créé pour Pham Viêt Sĩ. Une bouteille à la mer que je retiens par un élastique.. Véronique
phamvietsi.fr
J’aimeJ’aime