La vie des formes, des images et des mots, par Hervé Rabot, artiste multidisciplinaire

©Hervé Rabot

Quelle joie de découvrir un auteur important dont nous ignorions l’existence.

Exposé par Michèle Chomette, commenté par Bernard Lamarche-Vadel et Régis Durant, regardé par Anne-Marie Garat et François Michaud, Hervé Radot a pourtant été prix Niépce en 1985 et a fait partie de la DATAR.

On ne sait rien, c’est réjouissant, tout est à (re)découvrir.

Construit comme une odyssée monographique retraçant l’ensemble de son œuvre, de 1979 à 2024, La Chaise rouge, publié sous belle couverture rouge pleine toile marquée à chaud par Trans Photographic Press (Dominique Gaessler), nous permet de considérer l’étendue du travail de cet artiste né en 1951.

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Ayant eu une formation d’architecte, Hervé Rabot est attentif aux structures, aux formes, qu’il se plaît à dérégler, notamment par le procédé du bougé.

Ses images se rapprochent alors de l’impression visuelle de la technique du fusain (Feu noir), il y a trouble dans le regard, et passion du laboratoire où s’inventent les tirages.  

Artiste multidisciplinaire, Hervé Rabot se plaît aussi à dessiner, son trait pouvant évoquer celui d’Egon Schiele (L’ouvrage).

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Il y a chez lui une même sensation poétique de l’existence unissant aussi bien les œuvres graphiques, les photographies abstraites que les images d’apparence plus documentaires (Passées simples).

Sensation de sculptures, qu’il s’agisse de la chorégraphie des corps dans l’espace, ou des lignes formant volumes (Qui va vers).

Rapidité, cinétisme, électricité, feu, lyrisme à la Georges Mathieu.

 La série La main brûlée n’est pas sans faire songer, par la présence des arbres, à Alexandre Hollan.

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Expérimentateur du médium photographique, Hervé Rabot aime aborder la notion de genre (paysage, nature morte, reportage, nu, portrait…) pour la subvertir, la déplacer, la faire trembler.

Corps en apesanteur, crûment exposé (La Chaise rouge), objets photographiés comme des entités étranges et autonomes (A propos de l’architecture dans l’Ouest).

L’impression générale, qu’il s’agisse des écrits de l’auteur sans ponctuation ou de ses photographies, est celle du flux, du mouvement, de la métamorphose, de la propagation des étincelles et d’une sensualité des matières, des formes et des tirages.

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Hervé Rabot ? Une mer d’images, des buissons ardents de sensations, des impromptus et des fantômes.     

Hervé Rabot, La Chaise rouge, conception et réalisation Hervé Rabot et Dominique Gaessler, numérisation Chloé et Guillaume Geneste, Trans Photographic Press, 176 pages

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