Saeta, un chant cordouan, par Miles Aldridge, photographe

© Miles Aldridge « Je ne suis pas croyant, mais je crois au Caravage. » (Miles Aldridge) Nous ne pouvons plus douter. Il nous faut des ferveurs de Semaine sainte, une foi inébranlable, une évidence, un feu de transfiguration. Dans son œuvre sur la piété cordouane, intitulée Cordoba, publiée chez Louis Vuitton dans la collection Fashion Eye, le…

Un nuage de brume sur le fleuve, par Michelangelo Antonioni, cinéaste

« Depuis quelque temps je m’observe. Je regarde les choses qui m’appartiennent, parmi lesquelles je vis. Mes vêtements, une table, des chaussures. Comme si j’étais déjà mort. Je me souviens. » Publié une première fois en Italie en 1999, Comincio a capire, du réalisateur ferrarais Michelangelo Antonioni est aujourd’hui repris chez Arléa sous le titre – traduction…

Sicile, avis de tempête, par Massimo Gurciullo, photographe

©Massimo Gurciullo « Le noir et blanc, c’est mon langage, depuis toujours. Quelqu’un a dit que la vie est en couleur, mais la vérité est dans le noir et blanc. » Dans notre époque si magnifiquement démocratique, ne reprendriez-vous pas un peu de sainte anarchie sicilienne avec Massimo Gurciullo, alors que paraît, sous format magazine et papier glacé,…

Penser en hérétique, Günther Anders, philosophe

Hiroshima, 6 août 1945 « Comme ils ont l’air inoffensifs, ces bidons de Zyklon B – je les ai vus à Auschwitz -, avec lesquels on a supprimé des millions de gens ! » Günther Anders (1902-1992) est un veilleur, un guetteur, un éveilleur. Prenant acte des catastrophes du XXème siècle – les Première et Deuxième Guerres mondiales,…

monuke, la caresse érosive du temps, par Antoine Leblond, photographe

©Antoine Leblond Dans un texte inscrit sur feuille libre insérée dans son livre intitulé monuke, Antoine Leblond explicite son projet artistique : « monuke, qui signifie exuvie en japonais, est l’enveloppe rejetée par le corps lors de la mue des insectes et des crustacés. Comme un organisme, le Japon est en constante métamorphose. Les villes se transforment,…

La règle du jeu des rêves, par Rachel Sassi, écrivain

©Joseph Charroy  « Une plaine désertique, un no man’s land / Une voie de tramway au milieu / Des bâtiments de zone industrielle à l’abandon / J’attends le tram // Jean-Luc a dit que c’est ici / Précisément à cet endroit-là / Que l’on peut voir que nous avons perdu la guerre // Je prends le…

Hélène, portraits d’une amie, par Estelle Lagarde, photographe

©Estelle Lagarde « Parce que c’était elle, parce que c’était moi. » Ainsi pourrait-on définir dans une formule féminisée, en reprenant l’adage de Michel de Montaigne désignant ainsi sa relation privilégiée avec Etienne de La Boétie, l’amitié entre l’artiste Estelle Lagarde et Hélène Muyal Leiris, rencontrée par hasard dans le métro en 2004, et photographiée pendant plus…

Des crimes napoléoniens au Portugal, par Valter Vinagre, photographe

Se souvient-on en France que Napoléon, devenu empereur en 1804, fit la guerre au Portugal en 1807-1808, en 1809 et en 1810-1811, parce que le pays lusophone refusait de participer avec lui au blocus de la Grande-Bretagne, accueillant dans ses ports les navires de la couronne britannique ? « Plus que de grandes batailles de camp…

Une possibilité supérieure d’existence, par Friedrich Nietzsche, philosophe

La danse des Bacchantes, 1849, Charles Gleyre « Dévotion, masque merveilleux de l’instinct de vie ! Abandon au monde onirique accompli, qui apportera la plus haute sagesse morale ! Fuite devant la vérité, afin de pouvoir l’adorer de loin, voilée dans les nuées ! Réconciliation avec la vérité car elle est énigmatique ! Renoncement à la résolution de l’énigme, car…

Les trois âges de la vie, par Antonio Jiménez Saiz, poète

©Antonio Jiménez Saiz « Tu ouvriras ce livre le jour où, derrière la vitre d’un je-ne-sais-quoi de la vie, tu ne reconnaîtras plus le visage qui te fera face, ce sera toi, toi mais comme l’autre qui aura grandi en beauté. » Il y a des travaux artistiques, des photographies, des mots, des phrases, dont on sait…

France moisie, je vote Bernanos

J’étais perdu dans notre pays avili, ayant abandonné une grande part de ses valeurs anarcho-chrétiennes. Il me fallait une direction, un guide spirituel, un destin au-delà de la survivance politique à bas coût. Je lisais dans les journaux et les réseaux sociaux des points de vue intelligents, moraux, raisonnables, tenus par des personnalités éminemment respectables…