Eloge des singularités, anomalies de l’espace-temps, par la revue Mettray

Portrait (prémonitoire) de Guillaume Apollinaire, 1914, Giorgio de Chirico « Proust m’a demandé en rougissant ce que j’avais fait dans ma jeunesse j’ai répondu en le regardant dans les yeux ramasseur de balles de sa phrase » (Dominique Fourcade) Mettray ? une revue nervalienne, orphique, mystérieuse, tenace, inventive, indépendante. Résumer son dernier numéro, Illuminations ? Aucune Intelligence Artificielle n’y…

Poétique du lien défait, par Anne-Lise Broyer, photographe

©Anne-Lise Broyer « le lent / dépôt / par quoi / quelque chose / de l’unité / du ciel / se désenchevêtre «  (Emmanuel Laugier) Anne-Lise Broyer est une artiste qui depuis plus de trente ans imagine un chemin de beauté et d’effroi entre photographie et littérature. Il ne s’agit pas pour la lauréate du Prix…

Ophélie flotte lentement, par Philippe Kohn, photographe

 ©Philippe Kohn J’apprends la mort du pape François, alors que je découvre Sur l’onde calme et noire, livre autoédité de Philippe Kohn, me souvenant de son premier ouvrage, accompagné de poèmes du frère poète Gilles Baudry (abbaye de Landévennec), Haute lumière (Locus Solus, 2018). Entre voie lactée et abysses, Philippe Kohn photographie des flottaisons de…

Aux pointes du jour, par Dominique Laugé, photographe

©Dominique Laugé « S’inscrivant dans la lignée de Weston et de Stieglitz, en fervent défenseur du noir et blanc, Dominique Laugé pousse à l’extrême la recherche de la précision et la maîtrise de la lumière. » (Jean-Luc Monterosso) Selon les hindouistes, et les théosophes, l’aube comme le crépuscule possèdent une énergie spéciale, transmise par les esprits de…

Ce qui vient, par Léa Bismuth, théoricienne de l’art, écrivaine

Georges Braque (1882-1963), Guitare et verre (1921), Musée d’Art moderne, Paris  « Le passage à l’acte, au-delà de toute mise-à-mort, obéit à une formidable accélération du vivant. » (Léa Bismuth) Il est temps de passer à l’acte. Il est temps de basculer, de franchir la limite, d’engager sa vie dans une direction plus unie avec nos nécessités intérieures….

Femmes brûlantes, par Hélène Cixous, écrivain

Méduse, 1917, Egon Schiele « Je parlerai de l’écriture féminine : de ce qu’elle fera. Il faut que la femme s’écrive : que la femme écrive de la femme et fasse venir les femmes à l’écriture, dont elles ont été éloignées aussi violemment qu’elles l’ont été de leurs corps ; pour les mêmes raisons, pour la même loi, dans…

Arthur Rimbaud, vie absolue, par Yannick Haenel, écrivain

Le jardin des délices, circa 1490, Jérôme Bosch « Ce petit livre d’une trentaine de pages, écrit en cinq mois dans un grenier des Ardennes, a été publié en 1873 par un jeune homme révolté de dix-neuf ans. Il a moisi dans les cartons d’un imprimeur de Bruxelles et ne fut retrouvé qu’après plusieurs dizaines d’années,…

De l’existence poétique, par Patti Smith, photographe

« L’arc de l’univers moral est long, mais il tend vers la justice. » (Martin Luther King Jr.) Pour la plupart d’entre nous, le temps est un ogre nous dévorant, mais pour Patti Smith, c’est un allié, une chimère ailée, une fantaisie à rythmer. Conjointement à la publication en collection « Grande Blanche illustrée » de Une Saison en…

Cosmologie, par Sandra Rocha, photographe

©Sandra Rocha « J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles / Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : / – Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles, / Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ? » (Arthur Rimbaud) La pensée de Sandra Rocha est holistique. Pour cette artiste née aux Açores, dont…

Est-ce que l’on sait où l’on va ? par Emmanuel Venet, écrivain

« Est-ce que l’on sait où l’on va ? » (Jacques le fataliste, Diderot) Après une série de livres publiés chez Verdier depuis 2005 (Précis de médecine imaginaire, Ferdière, psychiatre d’Antonin Artaud, Manifeste pour une psychiatrie artisanale, Virgile s’en fout), Emmanuel Venet revient chez Gallimard. Son œuvre avait débuté avec Portrait du fleuve, publié en 1991 dans la…

Tout le reste est mensonge, par André Velter, poète

« Je ne peux me passer de ce qui ne passe pas. » (André Velter) Il nous faut la poésie, pas la mièvre, la trompeuse, la sentimentale, mais celle qui mène la guerre au cœur des sensations, de la langue, du mal. Il nous faut cette phrase parfaite de Stéphane Mallarmé (lettre du 27 mai 1867 adressée…