L’élargissement de l’existence, par la revue Aventures

Perro hundido, Francesco de Goya, 1819 « Déchirer les puissances en cours et leurs délires d’envoûtement est Le plan primitif. » (John Jefferson Selve) Qu’est-ce que la littérature pour Aventures ? Un art de la nuance, des ouragans discrets, une violence antisociale, une langue ne devant rien aux standards communicationnels. Une profondeur de solitude d’où naît un verbe…

Poétique du lien défait, par Anne-Lise Broyer, photographe

©Anne-Lise Broyer « le lent / dépôt / par quoi / quelque chose / de l’unité / du ciel / se désenchevêtre «  (Emmanuel Laugier) Anne-Lise Broyer est une artiste qui depuis plus de trente ans imagine un chemin de beauté et d’effroi entre photographie et littérature. Il ne s’agit pas pour la lauréate du Prix…

Pasteuriser la littérature ? par Laure Murat, écrivaine

Carte de lectrice d’Hannah Arendt, établie en 1939. © BnF, Archives institutionnelles « Le racisme, le colonialisme, l’antisémitisme sont des idéologies. Extirper d’un texte ici un mot insultant, là un adjectif désobligeant revient à sortir des poissons crevés d’une eau qui, de toute façon, est empoisonnée. Si on peut toujours corriger la lettre, il est impossible…

Un nouvel amour du langage, par la revue de littérature Aventures

James Joyce, 1928, par Berenice Abbott « L’intensité de la sensation détruit l’ordre. » (Georges Bataille) Paraît la troisième livraison – sous couleur orangée – de la revue de littérature Aventures, et c’est une joie renouvelée. Les écrivains sont seuls, ou à peu près, mais il y a la fraternité des revues, ces laboratoires textuels tentant par…

Liberté de la littérature, par Georges Bataille, et Michel Surya, écrivains

Le Martyre de Saint Laurent, 1613 · Gian Lorenzo BerniniGalleria degli Uffizi, Florence, Italy Non serviam, formule du diable, est pour Georges Bataille la définition même de la littérature : refuser toute forme d’assujettissement, aller vers la déliaison pour rejoindre, par le sacrifice – de soi, de la langue, d’une victime expiatoire – sa propre souveraineté….

De la dévoration, par Philippe Grandrieux, cinéaste, écrivain

©Philippe Grandrieux « Elle se déplace par reptation. » C’est un livre vénéneux, sadien, de lucidité bataillienne. Publié par Mettray éditions (Didier Morin), Nox est un film-livre de Philippe Grandrieux, composé de photogrammes d’un plan-séquence montrant le cri d’une femme (Eleni Vergeti), sa bouche, la substance qui l’imprègne, le vertige du vide. Nox est le récit des…

Ivre d’un vouloir violent, par Nicolas Comment, photographe

©Nicolas Comment « Venus venue, plantée, piquée sur le noir de la nuit, comme un vaisseau spatial, un objet volant non identifié. » (Nicolas Comment) En 2000, Patrick Le Bescont, créateur des éditions Filigranes, publiait officiellement à cinq cents exemplaires (officieusement cinquante) Le plan d’eau, de Nicolas Comment. ©Nicolas Comment C’est un tout petit livre merveilleux tenant…

Propos sur l’amour fou, par Paul Audi, Sarah Chiche et Yannick Haenel, écrivains

L’amour parmi les ruines, vers 1873, Edward Burne-Jones « Je voudrais être comme un saint, une sainte, bras écartés, ébloui de pâmoison, qui reçoit la foudre de l’amour. Je m’abandonne à ce qui me vide et m’emplit à la fois. je fais l’amour, j’écris. » (Yannick Haenel) Dans le cadre des Rencontres Philosophiques de Monaco, le philosophe…

Vivre, c’est du rab, par Jean-Christian Bourcart, photographe écrivain

©Jean-Christian Bourcart « Je commence à toucher le mollet de Marina. Deux minutes passent et nous nous enlaçons dans un placard. » Pourquoi écrit-on sur soi ? Pour se récapituler, pour se comprendre, pour se réinventer, pour se transmettre, pour se relancer. Pour continuer à naître. En s’habillant de mots, le photographe Jean-Christian Bourcart se met à nu….

Ce qui vient, par Léa Bismuth, théoricienne de l’art, écrivaine

Georges Braque (1882-1963), Guitare et verre (1921), Musée d’Art moderne, Paris  « Le passage à l’acte, au-delà de toute mise-à-mort, obéit à une formidable accélération du vivant. » (Léa Bismuth) Il est temps de passer à l’acte. Il est temps de basculer, de franchir la limite, d’engager sa vie dans une direction plus unie avec nos nécessités intérieures….