Poussière d’étoile, par Lisa Gervassi, photographe

©Lisa Gervassi Se présentant sous une très élégante gaze cousue main formant pochette – l’écheveau des filaments est une matière de conte -, Ring Around the Rosie, de Lisa Gervassi est un ouvrage liant les vivants et les morts. Un enfant naît, un être aimé disparaît, le glas se mêle à la joie, mais il…

Ne bougez plus, vous êtes morts, par Joëlle Bolloch, essayiste

Jean Cocteau sur son lit de mort et Vilmos Szesci, 1963, Raymond Voinquel « Si la photographie s’impose très rapidement, c’est qu’elle vient répondre à des fonctions préexistantes à son apparition, à savoir la solennisation et l’éternisation des temps forts de la vie collective. » (Pierre Bourdieu, Un Art moyen. Essai sur les usages sociaux de la…

La cérémonie des adieux, par Margot Jourquin, photographe

©Margot Jourquin Le mot transi est très beau, qui exprime à la fois le glacé et le chaud, le mouvement et l’arrêt, le départ et la fixation. Il dit le passage, un état modifié de l’être, une métamorphose. Transe, transit, transition. Transi est le titre du très bel ouvrage de Margot Jourquin apparaissant par embossage…

Ode à l’absence, par Jacopo Papucci, photographe

©Jacopo Papucci Magnifiquement imprimé, The Attachment Theory, de Jacopo Papucci, est un livre de silence et d’introspection. Un ami se suicide, nous sommes seuls, les questions sur les raisons de cet acte définitif deviennent harcelantes, l’art, dont le principe est l’amour, lui-même né de l’Eros primordial, est une puissance de métamorphose. ©Jacopo Papucci Une absence…

Trouver la nécriture, par Hélène Cixous, écrivain

Le Colosse, après 1808, Francisco de Goya « Où est-il, ces jours-ci, l’être, ou elle, qui donne souffles et cris aux massacrés ? / Je suis à la porte. Je ne sais de quel côté » (Hélène Cixous) Il faut une folie d’écriture, sinon quoi ? Des hantises, un savoir du non-écrire, une connaissance des gouffres, sinon quoi ? Il est…

Duende, colonne de feu noir, par Federico Garcia Lorca, écrivain

El Santo Entierro, 1541-1545, Juan de Juni « Alors, La Nina de los Peines s’est levée comme une folle, pliée en deux comme une pleureuse médiévale, et elle a avalé d’un trait un grand verre d’anis de Cazalla, brûlant comme le feu, et là elle s’est rassise pour chanter sans voix, sans souffle, sans nuances, la…

Courir encore dans la suie du temps, par Peter Wendel, photographe

©Peter Wendel Inspiré par un poème du Suédois Tomas Tranströmer, prix Nobel de littérature en 2011, Peter Wendel a réalisé une série d’images interrogeant la fugacité de la vie. L’éphémère est une possibilité de joie, la fragilité est une puissance, la vulnérabilité est une grâce. Avec The Suit is Sewn in the Silence, l’auteur si…

Réparer les vivants, par Stéphanie Di Domenico, photographe

©Stéphanie Di Domenico « J’espère que ce jour-là il fera beau, je ressortirais les vieilles photos, dont celles de ma grand-mère pour la sentir à mes côtés. » (Stéphanie Di Domenico) Le travail photographique de Stéphanie Di Domenico m’importe, parce qu’il est de partage, attentif aux vulnérabilités, très franc dans la représentation du corps, et formellement très…

Devenir végétal, par Hubert Humka, photographe

©Hubert Humka « Je deviens le terrain de reproduction des vies visibles et invisibles. » Deuxième livre, après Death Landscapes (2018), d’Hubert Humka réalisé en collaboration avec les éditions polonaises BLOW UP PRESS, Eternal U est une méditation de toute beauté sur la vie après la mort et la réconciliation des âmes. Ce sont des végétaux, des…

Servabo, souviens-toi, par Luigi Pintor, écrivain

« A cette époque-là, beaucoup de gens sans défense avaient été exterminées dans les carrières hors de la ville. Je peux assurer que les soldats de gendarmerie allemands étaient odieux comme toutes les armées d’invasion mais avec une caractéristique supplémentaire : l’orgueil de la race et ce goût inné du commandement qui est (comme l’a dit quelqu’un)…

Le livre des passages, par Sophie Guerrier, photographe

©Sophie Guerrier C’est un livre de passage. Un malheur a eu lieu, intime et universel, dont l’acte artistique permettra d’atténuer la douleur tout en tentant d’en préserver l’intensité. Pleurer parfois, de Sophie Guerrier, se propose de traverser les ténèbres en n’ayant plus peur du noir. ©Sophie Guerrier Composé d’images élaborées aux lisières de l’abstraction, cet…