©Vincent Catala « Autour de ces habitants, nous découvrons l’accumulation des ruines du progrès dans des couleurs neutres et non saturées. Il y a des terrains vagues, des restes de chantier, des parkings sauvages, des viaducs suspendus au-dessus de la forêt vierge, l’odeur de la végétation et du pneu brûlé. Et une infinité de bâtiments austères,…
Étiquette : Walter Benjamin
Une politique de l’esprit et du corps, Klaus Mann, par Gilles Collard, écrivain
« Longtemps, je n’ai pu lire un livre de Klaus Mann sans tomber malade, sans en comprendre la raison. Aujourd’hui je crois que c’est parce qu’il nous laisse une dette et une responsabilité, car il n’est pas certain que nous soyons quittes du XXe siècle. » (Gilles Collard) Je transporte avec moi depuis plusieurs semaines le livre…
Faire son cinéma, par Peter Szendy, philosophe
La maison du docteur Edwardes, 1945, Alfred Hitchcock « Bref, le cinéma peut nous montrer tout ce que nous voyons sans savoir que nous le voyons. Et c’est exactement ça que Benjamin appelle « l’inconscient visuel ». C’est à ça, dit-il, que le cinéma peut nous donner accès. » Publié dans l’excellente collection Les petites conférences, dirigée chez Bayard…
Amazuz, festin de récits, par les ami.e.s de la revue Edwarda
©Chiraz Chouchane « Enfance est un mot torve. Un refuge facile comprenant tous les mensonges dont l’on ne se sait pas capable, les rêveries, les passés déformés, les envies inavouées. C’est un incommensurable. Une mélancolie très claire, un souvenir flou, un instant qui ne sera jamais figé dans le temps, que l’on revit lorsque le présent…
Plier, déplier le marbre, par Hélène Bellenger, photographe
©Hélène Bellenger « Beaucoup d’auteurs ayant écrit sur la blancheur et ses manifestations dans la culture occidentale l’affirment : elle est un impensé, qui n’apparaît jamais en tant que tel comme objet du discours, du regard, mais qui les structure, les traverse et les hante absolument. Elle est une norme qui n’est pas elle-même l’objet d’une investigation….
Abondance de la fleur rare, une histoire de l’art en Italie, par Marion Grébert, essayiste
Karl Blossfeldt « Regardez comme poussent les fleurs des champs : elles ne travaillent pas et ne tissent pas de vêtements. Pourtant, je vous le dis, même Salomon, avec toute sa richesse, n’a pas eu de vêtements aussi beau qu’une seule de ces fleurs. » (parole de Jésus, Evangile de Luc) Après le très bel essai sur l’énigme…
Dire ce que l’on ne peut dessiner, dessiner ce que l’on ne peut dire, par Anne Gorouben
©Anne Gorouben « Ma mère me critiquait sans cesse tout en me comblant de cadeaux le soir de Noël. » (Anne Gorouben) Auteure en 2011 aux éditions Les Cahiers Dessinés d’un premier volume de nature autographique, 100, boulevard Montparnasse, Anne Gourouben revient une nouvelle fois, chez le même éditeur (Frédéric Pajak), avec Une jeunesse au secret, sur…
Petit tas d’ordures, vie bouleversée, par Gaëlle Obiégly, écrivain
Chiffonnier, avenue des Gobelins, Paris,1899, photographie Eugène Atget « Le chiffonnier, qu’on appelle plutôt biffin actuellement, ne se résout à la mort de rien. Il marche, il marche, il marche. Quand il s’arrête, c’est pour fouiller les poubelles et les tas d’ordures. Ce fut le métier de mon ancêtre, venu de Pologne, quand il vint s’exiler…
Photographie brute, un ratage réussi, par Michel Thévoz, essayiste, et Montesquieu, philosophe
Miroslav Tichy « L’analphabète de demain ne sera pas celui qui ignore l’écriture, mais celui qui ignore la photographie. » (Laszlo Moholy-Nagy cité par Walter Benjamin) Il y a mille et une façons de rater une photographie, ou de la réussir, autrement. Michel Thévoz, conservateur de la Collection de l’Art Brut à Lausanne depuis sa fondation, appelle…
Eloge de l’art photographique, par Robert de la Sizeranne, critique
Tête de Gorgone, 1898, Emile Joachim Constant Puyo « Les photographies qui saisissent davantage sont celles où l’imperfection même du procédé pour rendre d’une manière absolue laissent certaines lacunes, certains repos pour l’œil qui lui permettent de ne se fixer que sur un petit nombre d’objets. » (Eugène Delacroix, Journal, 1er septembre 1859) Quelle bonne idée de…
La tairre s’étrange, par Franck Doucen, poète
« Dans les beuglants du silence, / le peuple des ormes / veille (encore) / sur la confrérie des mots mutilés. » Il faut écrire pour rien, c’est-à-dire pour tout, pour tous. Se situer dans cette zone aporétique où la poésie est vécue tout autant qu’écrite, inventée dans l’instant tout autant que pensée, bordée de mots et…