La danse sensuelle des papiers découpés, par James Gallagher, photographe

©James Gallagher

Publié à Milan par Départ pour l’image (Francesca Todde) sous format carnet, Wild Flowers, du collagiste James Gallagher, est un livre de grande délicatesse.

On y assiste à la danse, très sensuelle, de papiers découpés.

Ce sont des amants unissant leur chair à la beauté végétale.

Leur enlacement forme le corps d’une déesse indienne allégorisant la puissance de l’amour.

©James Gallagher

Alternant papier épais donnant l’impression d’un manuel ancien de naturaliste (les personnages) et plus glissant, comme une robe de soie (les fleurs), Wild Flowers est un objet donnant la sensation d’être hors du temps, ou de construire une contre-allée.

La romance est une fleur sauvage, le désir est une musique des lèvres abouchées, des mains musculeuses soulevant l’aimée, des fluides échangés.

Il y a quelquefois des rabats, que l’on ouvre en découvrant des scènes érotiques, toujours pleines de grâce.

Les corps s’attirent sur fond de gravures anciennes ou de pans de textes, les amoureux chorégraphient le plaisir de leur rencontre.

©James Gallagher

Savoir se toucher est un art, afin que mille fleurs s’épanouissent.

Où est-on dans la jouissance ? Dans quel domaine ? Dans quel royaume ?

La joie est une triangulation : l’un face à l’autre, et face au spectateur.

Une langue, un téton, une fleur aux couleurs oniriques.

Les corps associés réinventent l’espace, les positions sont drôles, inventives, libres.

©James Gallagher

Remède à la vulgarité pornographique – que l’on peut certes apprécier -, Wild Flowers est un enchantement, ou un réenchantement de l’un par l’autre.

Les jeux sexuels y sont vécus comme des manifestations de gratuité et d’innocence.

On est bien avec ce livre, il donne envie d’aimer, de créer, de vivre.