Lux, calme et volupté, par Guillaume Perret, photographe

©Guillaume Perret

Dans un camping suisse, situé au bord d’une forêt au nord de Lausanne, Guillaume Perret a trouvé son Eden.

Il s’y est attardé, non à la belle saison, mais une fois que les touristes sont repartis, rencontrant les résidents à l’année, y vivant des histoires d’amitié.

Publié en format italien – comme un carnet de voyage ou de croquis – par Eric Le Brun aux éditions Light Motiv, le livre Lux témoigne ainsi de cet endroit de peu, pourtant riche d’une humanité profonde.

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L’hiver, l’eau courante est coupée, on vit chichement, il n’y a pas de luxe, mais le havre des caravanes et camping-cars de la marque allemande Bürstner LUX.

On y vit seul ou en communauté, plutôt ensemble.

Le partage d’intimité n’y est pas rare, ce n’est pas la promiscuité, non, mais une façon de vivre, certes contrainte parfois par les nécessités économiques, relevant pour beaucoup d’une éthique : liberté, grand air, nature, retour à l’essentiel.

©Guillaume Perret

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Il y a des saisonniers, des retraités, des ouvriers… etdes nymphes incroyablement belles de leur choix de vie assumé.

Sous la couverture entoilée orange marquée à chaud, apparaissent les habitacles LUX, un enfant jouant avec des chiens, un couple de femmes, des bois, et des espaces domestiques soigneusement agencés.

Le paradis découvert par Guillaume Perret est peuplé de corps nus – torses, dos, poitrines -, rappelant la beauté de notre condition première.

©Guillaume Perret

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L’ouvrage pourrait n’être qu’un intéressant documentaire, il est bien davantage, une œuvre de poésie, sensuelle, nimbée d’une lumière (lux) de fécondité.

Les peaux ne se cachent pas, la conversation entre la terre, l’humain et l’animal est douce, Lux est un dreamcatcher, ou attrapeur de rêve.

La fantaisie y est de mise, on s’endort de concert dans le crépuscule, on retire sa vêture, on lave quelques vêtements, on ne les remettra que le plus tard possible.

©Guillaume Perret

Bras tatoués, nuits froides, femmes-ondes à la façon de Courbet.

Lux s’évade, entre dans un espace de feu et de glace, chante le song des précaires et des derniers êtres libres.

On pourrait être dans le Vermont ou en Virginie, mais non, nous sommes dans le pays des banques et de l’efficacité chronométrée, avec des personnes/personnages donnant le sentiment de vivre à contretemps ou dans la contre-allée de l’Histoire.

Les générations se côtoient, les oiseaux n’ont pas les ailes brisées, le futur est possible, il commence, là, maintenant.

Guillaume Perret, Lux, texte Guillaume Perret, arrangement et relecture Eric Le Brun, direction éditoriale Eric Le Brun avec Laurène Becquart, graphisme Nolwen Lauzanne, photogravure Eric Schranz et Eric Le Brun, éditions Light Motiv, 2024, 112 pages – 1200 exemplaires

https://editionslightmotiv.com/produit/lux/