
©Aurore Bagarry
Aurore Bagarry photographie des roches, des concrétions fabuleuses, des densités de sédiments.
Oui, bien sûr.
Aurore Bagarry photographie des glaciers alpins, des chemins d’eau dans le Bassin parisien, et des gémellités de pierres faisant des deux rives de la Manche (Côte d’Armor/Sud de l’Angleterre) un même continuum géomorphique.

©Aurore Bagarry
Oui, bien sûr.
Aurore Bagarry est artiste plasticienne, chercheuse savante, sapiente, rêveuse, surréaliste, facétieuse.
Oui, bien sûr.
Aurore Bagarry utilise la chambre photographique, renouant ainsi avec les pionniers de son art, témoignant de la façon dont le temps est un feuilleté d’empreintes.
Oui, bien sûr.
On peut étudier ses images d’un point de vue physique, géologique, formel – un répertoire de formes sans cesse complété –, écologique, métaphysique, métapsychique.

©Aurore Bagarry
Oui, bien sûr.
Se présentant sous cartonnage à rabats indépendant, le très beau De la côte, édité par GwinZegal qui expose aussi l’inlassable arpenteuse des lisières, peut aussi être contemplé, vu, reçu, comme une série d’autoportraits.
On sait bien qu’en ésotérisme, l’extérieur est la projection d’une intériorité, alors.
C’est le début et la fin du monde, le début et la fin de l’humaine présence, un chaos rocheux valant organisation cérébelleuse.

©Aurore Bagarry
L’infinité des détails et des couleurs perceptibles à chaque image fait songer à ces territoires inconnus en nous, qui nous forment, nous déforment, nous informent.
L’eau coupe, découpe, déchire, sculpte.
Beauté des veines, des cahots, des caillots.
Ça pousse fort ici, ça courbe depuis des millions d’années, ça se couvre de lichens, ça danse comme chez Michaux dans les espaces turbulents.

©Aurore Bagarry
La roche est vibrations, chants, cris muets.
Voici des cavités où repose probablement quelque naufragé accueilli en nous, c’est la mémoire transgénérationnelle des pierres.
Gratte-moi un peu là, et là, et là, effondre-moi, aime-moi, je t’offre tout.
Les dessous, les bas, les armatures, les corsets et les jarretières.
Et même ce que tu n’imagines pas encore.

©Aurore Bagarry
Voici le génie de la vie, sensuel, intrépide, bousculant les certitudes.
Des végétaux s’accrochent, mais la mer érode.
Marées et pluies coupent, découpent, déchirent.
Sommes-nous sur Terre, sur quelque exoplanète, ou dans le corps d’une regardeuse, éblouie, ravinée, fécondée, raptée ?

©Aurore Bagarry
Les signes d’une existence plus haute sont partout, dans les brumes, les éboulements colorés, les cascadelles, les structures pyramidales.
Aurore Bagarry nous invite à entrer dans la légende douloureuse/heureuse de l’apparition de la vie.
La tectonique des plaques se fait tectonique photographique, qui est au suprême une tectonique intime.

Aurore Bagarry, De la côte, conception éditoriale Jérôme Sother, poème texte Vava Dudu, en postface Jérôme Sother et Philippe Boulvais, photogravure Guillaume Fleureau, relecture Sophie Legendre, GwinZegal, 2025
https://gwinzegal.com/editions/de-la-cote-aurore-bagarry

©Aurore Bagarry

Exposition éponyme au centre d’art GwinZegal (Guingamp), du 13 février au 8 juin 2025
https://gwinzegal.com/expositions/de-la-cote-aurore-bagarry

©Aurore Bagarry
Aurore Bagarry est représentée par la galerie Sit Down (Paris)