Christophe Esnault, cheveux coupés, Jérôme Bosch, musée du Prado, Madrid « Le confinement a des avantages : elle peut se masturber toute la journée. Et du coup, le soir elle a ses deux mains disponibles pour applaudir très longtemps. Bien plus longtemps que sa voisine de balcon. Celle qui reçoit trois hommes par semaine et parfois en…
Étiquette : écriture
Les secrets de famille et le rire de Sollers, par Marc Pautrel, écrivain
Autoportrait, 1643, Diego Velazquez « Lorsqu’un écrivain naît dans une famille, la famille est foutue. » (Philippe Roth) Marc Pautrel – Orpheline, Une jeunesse de Blaise Pascal, La sainte réalité, La vie princière, L’éternel printemps, Le peuple de Manet – est un maître des récits courts. Philippe Sollers, son éditeur, est un soutien indéfectible et attentif, qui…
Altiplano, vertiges de la mémoire, par Paule du Bouchet, écrivain
Hampatura ©Jean-Patrick Razon « Les montagnes sont comme l’arc du temps, surgi du néant pour s’enfoncer un peu plus loin, dans l’éternité minuscule d’une vie. Aujourd’hui il se trouve que c’est la mienne. Pour cela seul, ces montagnes-là que je retrouve, ces sommets, ces dessins, ces courbes hallucinées parcourues de douceur et de l’ombre des nuages…
Exercices d’admiration, par Nicolas Comment, écrivain
Jean-Jacques Schuhl, Paris, 2014 ©Nicolas Comment « Le temps passe tout doucement pour ceux qui vivent perdus dans un rêve. » (Bob Dylan) Les lecteurs de l’excellente revue Novo connaissent bien les chroniques de Nicolas Comment (vite, aller vers les dernières pages) sur la musique, ses amis et les artistes d’importance et de tous horizons qu’il a…
En état de siège, par Colin Lemoine, écrivain
« Je suis prêt à tout pour ne plus souffrir. / Prêt à payer, sacrifier, abjurer, renoncer, apostasier, subir, endurer, remercier quand même, tendre la main, la joue, me mettre à genoux, m’abaisser, m’humilier. / Toute douleur est une soumission. / Avoir mal, c’est se préparer à obéir. » Malgré, de Colin Lemoine, est une stase, une…
Du pillage colonial comme entreprise de civilisation, par Yannick Le Marec, écrivain
Avec Le grand pillage, et après le formidable Constellation du tigre (Arléa, 2021), Yannick Le Marec poursuit son grand œuvre de compréhension du colonialisme comme phénomène d’ignorance et de bêtise criminelle. Il s’agit cette fois, notamment à travers les figures de Pierre Loti et de Victor Segalen, de jeter un regard sans concession sur l’attitude…
La suite, c’est l’infini, par Antonio Jiménez Saiz, photographe-écrivain
©Antonio Jiménez Saiz « le martel dément (le martèlement) / / le martèlement le martèlement le martèlement » Vous connaissez peut-être, sûrement, le nom et le travail du photographe Antonio Jiménez Saiz, dont je suis attentivement le travail depuis plusieurs années. Avec son dernier opus, La procession des rythmes, certes encore parsemé d’images (le serpent du sacré,…
L’incurable présent et le feu du verbe, par Guillaume Basquin, écrivain
« qu’est-ce qui fait 999 fois clic-clic & une fois clac me demande ma plus jeune fille Ninon ? le savez-vous ? non ? eh bien un mille-pattes avec une jambe de bois pardi ! » C’est entendu, cet homme-là est le diable, ou tout simplement un dément. Quel crédit en effet accorder à un individu capable de confondre un tableau…
De la catastrophe, par Michaël Ferrier, Camille Ammoun, Makenzy Orcel, Ersi Sotiropoulos, Fawzi Zebian, écrivains
Beyrouth 2022 ©Anne-Lise Broyer courtesy 110 Galerie, Paris « Une catastrophe commence toujours par le son : ce que peut être une explosion, le cri stupéfiant des premières victimes, qui oscille entre la surprise et l’épouvante, ou la simple sonnerie d’un téléphone qui déchire la nuit pour vous annoncer la disparition d’un ami… la mort, la mort…
Frappé(e)(s) à l’âme, par Hélène Cixous, écrivain
Une taupe « Parfois, rarement, il se produit une sorte de court-circuit : on se trouve simultanément dans les deux pays, celui de l’existence et celui de l’au-delà, cette double expérience est la pire des souffrances pour le sujet, le je ne sais pas où donner, de la tête, du sens. » Pour comprendre le drôle de titre…
Croquis de paysages, par Ohran Pamuk, écrivain
©Ohran Pamuk « Je dois écrire sur mon bonheur de caviarder un dessin avec du texte. Voilà ce qu’il faut en dire : entre 7 et 22 ans j’ai cru que je serais peintre. A 22 ans le peintre en moi est mort et j’ai commencé à écrire des romans. En 2008, je suis entré dans une…
Ecrire, à perdre la tête, par Michel Leiris
« l’érotisme « épouvantable en même temps que si beau », tel qu’il m’apparaît : je ne puis plus penser à des seins, à des gestes érotiques sans avoir envie de pleurer. Tant de candeur, tant d’espoir pour en arriver là ! Quelle mécanique ! Haine de ma mère… Pourquoi – jamais – n’ai-je été réellement amoureux » (Michel Leiris, 29 janvier…