Ce qui demeure, par Luz L. Bermejo, photographe

©Luz L. Bermejo

Autoportrait de pierre et de mer, Isla Baja, de Luz L. Bermejo, trace aussi les contours d’une identité essentiellement poétique.

Les poètes fondent ce qui demeure.

Nous sommes poussières d’astres et d’univers, le sacré est l’éternité en chaque chose, soit ce qui échappe à la flèche du temps.

©Luz L. Bermejo

Ici, tout communique, la peau et l’écume, la roche granitique et les nuées, les cavités et les reliefs externes.

On nous demande de faire des projets, de mener notre vie comme des chefs de guerre, de bâtir son CV.

Mais tout cela est inepte, au regard de ce qui émeut l’enfant, de l’indemne, de la pleine sensation d’existence, qui est gratuité.

©Luz L. Bermejo

Les photographies de Luz L. Bermejo, née à Ténérife en 1958, sont en noir et blanc, leur dimension est onirique, de ce monde rêvé bien plus réel que nos projections du jour.

Publié par Muga Editorial sur beau papier épais, ces images bordées d’un liséré blanc font pénétrer le spectateur dans le vaste univers des correspondances.

Des cailloux brassés par la mer aussi appétissants que des grains de café.

©Luz L. Bermejo

Le sillon d’une vague plus haute, plus noire, comme une moue féminine.

Le soleil-iris frappant en leur vol les oiseaux criards.

Une pierre gravée par l’érosion se présente telle une scupture votive de quelque peuple premier.

Luz L. Bermejo est attentif aux signes, aux formes découpant l’espace, à ce qui persiste, loin des rivages corrompus.

Moire, amniotique, mémoire.

©Luz L. Bermejo

Isla Baja propose un instant de bascule, un retour vers ce lointain qui nous a inventé.

Finesse des perceptions dans le terrible des paysages physico-psychiques en mouvement.

Luz L. Bermejo, Isla Baja, concepto y edicion Ros Boisier, Leo Simoes, diseno Ruben Garcia-Castro, Muga Editorial, 2024, 48 pages

©Luz L. Bermejo

https://mugaproject.com/libro/isla-baja/

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