Une rivière, comme un éternel été, par Marjolein Martinot, photographe

©Marjolein Martinot

Une rivière comme un éternel été.

Autour de l’onde douce, des êtres se rassemblent, que célèbre en photographie Marjolein Martinot.

Publié par les éditions Stanley Barker, sous très belle couverture embossée faisant songer aux tapisseries d’antan, et sous laquelle la main trouve, parmi les fleurs, des parcours enchantés, River Land est un livre de grande sensibilité témoignant de la beauté des relations interpersonnelles dans une nature qui les exauce.

©Marjolein Martinot

C’est une ode, un chant, un hymne.

Un acte de foi.

Un amer planté dans la fuite du temps.

Une possibilité de se rassembler quand les parcours s’inventent loin les uns des autres.

Les portraits des enfants et adolescents sont merveilleux, chacun étant regardé dans son intégrité, sa singularité, sa solitude.

©Marjolein Martinot

Tout est en nuances de gris, surtout pas dans ces contrastes intenses créant du drame.

Non, ici les ombres sont à la fois voluptueuses et secrètes, préservant l’intimité de tous.

Un cheval dort, allongé dans la brume sur la prairie.

Le mental est en sommeil, les sens sont en éveil.

Le format carré concentre la vision vers un point qui touche directement au cœur, au ventre, au centre émotionnel.

Une main se glisse sous l’eau, un paysage se lève, la délicatesse est le nom caché de l’intelligence.

Tout semble en accord, en interdépendance, le soleil, l’arbre plié et la chute d’eau.

Les bourgeons, la mousse sur le tronc, la pente du terrain.

©Marjolein Martinot

Un chat, embrassé, porté par un petit corps.

Les enfants s’amusent, une femme-mère les regarde, ils grandissent, ils sont le présent et l’avenir, il n’y a pas de séparation.

De jeunes adultes s’enlacent.

La famille n’est pas que biologique, c’est celle d’abord des humains qu’un lieu réunit, mais aussi celle des photographes qui comptent pour leur haut degré de poésie, Israel Arino, Vanessa Winship, Louise Honée, Alex Llovet.  

©Marjolein Martinot

Avec beaucoup de sensualité et de pudeur, Marjolein Martinot regarde les êtres qui la touchent, la position des corps, une libellule.

Le calme règne, la guerre n’existe pas, on se retrouve autour de la caravane installée dans les bois, et des chaises de fortune.

La tonalité finale de River Land est un peu plus sombre, parce qu’il faut se quitter et que c’est difficile, parce que la mort appartient à la vie, parce que nous ne sommes pas toujours à la hauteur de l’indemne.

©Marjolein Martinot

On reprend le livre depuis le début, on respire avec lui, on s’enfuit.

On ne revient plus, dehors, c’est trop laid.  

 

Marjolein Martinot, River Land, éditions Stanley Barker, 2025

https://www.marjoleinmartinot.com/

https://www.marjoleinmartinot.com/riverland

https://www.stanleybarker.co.uk/products/riverland

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