Le vol des sorcières, 1798, Francisco de Goya « Une doctrine d’amour coule sous la terre spirituelle de ces essais, parfois risquée et âpre, avec un bruit sourd et doux, comme si elle craignait d’être entendue trop clairement. » Publié en 1914, le premier livre du penseur espagnol José Ortega y Gasset (1883-1955), Méditations sur Don Quichotte,…
Étiquette : Gustave Flaubert
Le cinéma central, par Fabrice Gabriel, écrivain
« J’ai l’impression que les professeurs qui comptèrent pour moi, en ces années d’apprentissage, furent surtout des cinéastes, ceux par exemple qui faisaient l’acteur dans les films des autres, comme des donneurs de leçons inédites invités à une espèce de masterclass (le mot n’était pas encore à la mode) sur le cinéma et la vie : Jean-François…
Rencontrer un dieu, par Pierre Michon, écrivain
Ulysse, Mario Camerini, 1954 « Nous étions aux mois clairs, et j’étais merveilleusement seul. J’allais mal. Les champs fleuris n’y pouvaient rien. J’écoutais le bruit interminable de ma mort, je le gardais sous le casque ; je n’en laissais rien paraître. Je n’avais plus personne à aimer, ce qui s’appelle aimer, en ce monde. J’avais besoin d’un…
Un rien – pas même un souffle, par Gustave Flaubert, écrivain
James Ensor « Un fou, cela fait horreur. Qu’êtes-vous, vous, lecteur ? dans quelle catégorie te ranges-tu ? dans celle des sots ou celle des fous ? Si l’on te donnait à choisir, ta vanité préfèrerait encore la dernière condition. Oui, encore une fois, à quoi est-il bon, je le demande en vérité, un livre qui n’est ni instructif,…
Hommage au mage Philippe Sollers, par la revue Les Cahiers de Tinbad
Le Paradis, Palais des Doges, Venise, 1588-1594, Le Tintoret Les Cahiers de Tinbad fait partie de ces revues littéraires, certes confidentielles, mais qui comptent. On y retrouve le nom d’écrivains quelquefois trop peu publiés, une défense farouche de la littérature comme révolution par le langage, une certaine idée de la liberté. Héritière directe de Tel…
Villa Le Corbusier à Carthage, archives mouvantes
©Sabine Massenet « C’était un immense quadrilatère. C’était d’une sobriété et d’une beauté, je ne sais comment dire… J’ai ressenti ça quand, plus tard, j’ai visité certaines abbayes. » (Claire) Il faut retourner le passé, y retourner, le fouiller, le réinventer pour en être le véritable héritier. Un splendide isolement, de Sabine Massenet, est l’histoire d’un édifice…
Les deux Beune, jouissance de phrases, par Pierre Michon, écrivain
Les sources de la Loue, 1864, Gustave Courbet « Quant à la vérité, je crois que personne ne voulait la savoir. » Quel plaisir de relire d’une seule traite, un jour de grève, La Grande Beune de Pierre Michon, livre paru chez Verdier en 1996, accompagné aujourd’hui d’un inédit de même taille, La Petite Beune, les deux…
Collection Fléchette, hommage à Albert Kahn et ses opérateurs par des écrivains contemporains
« A.K. détestait être photographié. On ne compte plus les images, les films d’époque où on le voit s’échapper du champ, accompagnant sa fuite d’un signe de la main qui ressemble à une menace. Lui qui voulait tout saisir ne cessait de se dérober. Donner à voir c’était, aussi, un bon moyen de disparaître. » (Hélène Gaudy)…
Milan Kundera, les silences d’un maître, par Ariane Chemin, journaliste
Il y a chez Ariane Chemin un respect et un amour de la littérature qui touchent profondément, et dont chacun de ses textes, notamment pour le journal Le Monde, continue, quel que soit le sujet de ses articles – ses lecteurs réguliers peuvent aisément le percevoir -, de témoigner. Les chanceux du Banquet de Lagrasse…
Moi, infant d’Espagne, par Serge Airoldi, écrivain
Vue sur la baie, 1921, Juan Gris « Songes-tu parfois aux cris d’un combat, à ces hurlements terrifiants, ces bandits barbares qui demeurent dans la pire des mémoires, ce déchirement ultime avant l’autre empire ? Songes-tu à un visage, à un effroi particulier ? L’éclair de glace qui passe dans un regard et ton glaive qui tue. Ta…
Ecrire au bruit des tarabouks, par Gustave Flaubert, écrivain, épistolier
« Si tu veux savoir l’état de nos boules, nous sommes couleur de pipe culottée. Nous engraissons, la barbe nous pousse. » Philippe Sollers a souvent recommandé de commencer la journée, non seulement par la lecture du journal (leçon de Hegel), mais par celle de quelques lettres de la correspondance de Voltaire, ou de Louis-Ferdinand Céline. Voltaire…
Jusque dans les pores des choses, par Sylvia Ney, photographe
©Sylvia Ney « Pas si rêveur encore que l’on pense, je sais voir et voir comme voient les myopes jusque dans les pores des choses, parce qu’ils se fourrent le nez dessus. » (Lettre de Flaubert à Louise Colet, Croisset, 16 janvier 1852) De l’autre côté de l’eau, livre merveilleux de Sylvia Ney, relève-t-il du genre –…