« Quel temps j’ai perdu avec les intellectuels ! C’est la bonté seule qu’il fallait chanter, elle seule est subversive ! » (Jean Genet) Les textes de Lydia Dattas sont toujours des événements poétiques. Le récit qu’elle consacre à la vie de son ami Jean Genet est superbe. Sous-titré « Petite légende dorée », il ne s’agit pas d’une hagiographie,…
Étiquette : Jean Genet
Être queer en zone rurale, par Vincent Gouriou, photographe
©Vincent Gouriou Un chant d’amour est un court métrage réalisé par Jean Genet en 1950. Il y montre, dans une tension homoérotique sans relâche, la complicité entre deux détenus séparés par la cloison de leur cellule, les prisonniers – d’abord de leur désir – communiquant grâce à un trou percé dans le mur auquel ils…
Etats de guerre, par la revue Mettray
Antoine d’Agata / Magnum Photos « tueuse, et tuante / est l’époque / à nouveau intensément cruelle / c’est un murmure distinct entre des lèvres inconnues sur lesquelles on a peur de poser les siennes » (Dominique Fourcade) La découverte d’un nouveau numéro de la revue Mettray, fondée à Marseille en 2001 par Didier Morin, est toujours…
Journal de désespoir, poème migrant, par Dominique Fourcade, écrivain
©Tania Habjouqa « d’où j’écris, tu me demandes d’où j’écris mort / à ce point ? j’écris de Gaza-Donzy octobre 23 » Ecrit entre octobre et décembre 2023, ça va bien dans la pluie glacée ? est un livre inquiet, souvent désespéré. Après flirt avec elle (2023) où le poète évoquait la guerre en Ukraine, ce dernier ouvrage non…
L’amour de la littérature et de la sensibilité, par la revue Edwarda
Landscape, 1897, Albert Pinkham Ryder « Pour reprendre un titre de Jean Genet, nous sommes tous les captifs amoureux, les captives amoureuses d’une ou de plusieurs créations littéraires qui, à la pulsion de mort, opposent la puissance de la Lettre comme pulsion de vie. » (Sam Guelimi) Il est des lieux où le feu de la littérature…
Francis Bacon, au bord de l’abîme, par Gilles Sebhan, écrivain
Francis Bacon (1909 – 1992), Autoportrait, signé, titré et daté 1975, huile sur toile, 35,5 x 30,5 cm « Avant que de l’avoir vu, je sus que Stilitano, et lui seul, était pris, visiblement égaré dans les couloirs de verre. Personne ne pouvait l’entendre mais à ses gestes, à sa bouche, on comprenait qu’il hurlait de…
Sensations de Tanger, par Mounir Fatmi et Guillaume de Sardes, photographes
©Guillaume de Sardes Mounir Fatmi et Guillaume de Sardes entretiennent avec Tanger un lien quasi organique et de nécessité sensible, parce que le premier est né au Maroc, qu’il fut l’ami de Paul Bowles, et que le second ne cesse de penser à Jean Genet, qui y est mort. Tous deux ont conçu le livre…
Un homme-livre, François Truffaut cinéaste, une correspondance
« Genet est l’écrivain le plus discret, le plus orgueilleux, le plus rigoureux, le plus meurtri sûrement. Cette comédie sociale que sont obligés de jouer les gens quand ils deviennent connus, il est celui qui l’a jouée le moins. » Comme bon nombre de ses amis de la Nouvelle Vague qui l’étaient (Jacques Rivette, Maurice Schérer dit…
Brest, les contours bleus d’un vide, par Gwenaëlle Magadur, artiste visuelle, et Jean-Manuel Warnet, écrivain
©Gwenaëlle Magadur La Ligne bleue, du duo Gwenaëlle Magadur (artiste visuelle) et Jean-Manuel Warnet (écrivain) est un éloge vibrant de Brest, ville indocile, rasée/reconstruite, et « revêche à tout engluement dans le pittoresque provincial ». La Ligne bleue est un livre publié en 2019, mais c’est d’abord une intervention picturale urbaine réalisée en juin…
La photographie de Françoise Nunez, par Alain Bergala, cinéaste, critique, théoricien
Hampi 1 ©Françoise Nunez « La malédiction originelle de la photographie, observe Alain Bergala, réside dans la conception de la machine même qui lui a permis d’exister. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un appareil a réussi à produire (grâce à l’optique, la mécanique et la chimie) des représentations matérielles du monde qui pouvaient…
Fassbinder, prenez garde au saint putain, par Guillaume de Sardes, écrivain
« L’argent est fait pour être dépensé, et même dilapidé. » (Dieter Schidor à propos de RWF) – comme la vie ? Premier titre chez Louison éditions d’une collection dédiée aux artistes dissidents, subversifs, pionniers, Fassbinder, clap de fin, de Guillaume de Sardes est un livre vif, rapide, aussi fort que la mort qu’a constamment côtoyée l’ogre germanique….