Comme si le Paradis existait après tout, par Robert Bober, écrivain

Roman Vishniac, [City boys], Mukachevo, 1935–38. © Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography « Ainsi, comme le précédent, ce livre va sans doute ne ressembler à rien qu’à son propre désordre. » (Louis Aragon/Robert Bober) il y a beaucoup de fantômes dans les livres de Robert Bober, des enfants juifs qui jouent avant d’être déportés,…

Retour en Argentine, par Frederika Amalia Finkelstein, écrivain

©Frederika Amalia Finkelstein « Ce livre est une déclaration d’amour et de peur à la vie, à la mémoire, à mon enfance. » Qu’y a-t-il dans un nom (William Shakespeare, Herman Melville, Jacques Derrida, Hélène Cixous) ? Qu’y a-t-il dans la mélancolie ? Qu’y a-t-il dans le silence avec lequel on écrit, ou joue du piano (Glenn Gould) ? Argentine…

Ecrire, réécrire, relire, être père, être fils, par Erri De Luca, écrivain

Le Père, 1911, Marc Chagall « Je ne suis pas un père. Ma semence se dessèche avec moi, elle n’a pas trouvé de chemin pour devenir. » (Erri De Luca) Lire vraiment, c’est relire. Ecrire vraiment, c’est parfois réécrire, remanier la pâte verbale, déplacer les lignes, sculpter autrement un même bloc narratif. On trouve ainsi dans Grandeur…

Dessiner le silence, apprivoiser le noir, par Anne Gorouben, artiste

J’ai découvert le travail graphique d’Anne Gorouben grâce à Léa Veinstein, ayant choisi pour l’illustration de couverture de l’édition de sa thèse, Les philosophes lisent Kafka, Benjamin, Arendt, Anders, Adorno (Editions de la Maison des sciences de l’homme, 2019), un pastel sec sur carton intitulé Berlin W. Emu par la profondeur de silence et de…

L’Europe capitule, par Joseph Roth, écrivain juif de langue allemande

Les premières phrases glacent parce qu’elles sont définitives, écrites au cœur de la détresse et de l’abandon, publiées en 1933 à Paris dans les Cahiers juifs n°5/6 par l’écrivain juif de langue allemande Joseph Roth (1894-1939). « Peu d’observateurs dans le monde semblent se rendre compte de ce que signifient l’auto-da-fé des livres, l’expulsion des…

La parabole du juif errant, par le romancier Hubert Haddad

« Le mélange des langues en temps de paix est la plus belle musique. » Il est possible que, pour être sauvée, Israël ait régulièrement besoin d’être refondée, ailleurs, plus loin, en terre inconnue. Cette hypothèse, l’écrivain Hubert Haddad la pose dans un roman au titre délicieux, mais non dénué d’ironie, et de douleurs, Premières neiges sur…