Voix de silence fin, A propos de la revue Ligne de risque, entretien avec Yannick Haenel (1/8)

James-Joyce

L’histoire de la revue littéraire, Ligne de risque, vingt ans d’activités clandestines et de grandes découvertes, est celle de la victoire du pou lautréamontien contre le cachalot social, soit le salut par l’écoute fine de la parole parlante contre le projet démoniaque de tarissement de la source de l’être.

Avec Yannick Haenel, écrivain parmi les plus importants de notre époque, fondateur aux côtés de François Meyronnis et de Frédéric Badré d’une revue adossant la littérature à la pensée la plus exigeante, nous entamons par ce premier entretien une vaste réflexion sur la vocation messianique de la littérature, qu’elle s’élabore en revue, en roman, en essai ou en dialogue.

Il sera ici question, dans une conversation au long cours, de l’approfondissement de la mémoire, de l’éloge de l’amitié et d’une baignade sans fin dans le vif du langage considéré comme une délivrance.

Que pensez-vous du devenir judaïque de la revue Ligne de risque ? Faut-il y voir une vocation messianique ?

Où a lieu la littérature, sinon dans l’esprit ? C’est de « l’âme pour l’âme », comme dirait Rimbaud. Écrire, c’est approfondir une dimension qui s’ouvre ; l’histoire de l’esprit ne cesse de penser la lettre ; et réciproquement. Le judaïsme est à l’œuvre dans Ligne de risque depuis une dizaine d’années : François Meyronnis, Valentin Retz et moi avons consacré un numéro à Rabbi Nahman de Braslav, et plus récemment un autre à la découverte de l’œuvre, écrite en yiddish, de Leïb Rochman.

Recueillir les étincelles est un travail auquel nous nous consacrons parce que la consécration — c’est-à-dire la rencontre avec l’événement de la délivrance — est une chose que nous cherchons à travers l’écriture. La vérité se donne ; et en même temps il faut l’appeler. Les noms s’offrent à ceux qui interrogent les noms.

En écrivant Jan Karski, il y a dix ans, un passage s’est découvert à moi où, pour le dire en termes mystiques, l’eau parle avec le feu. Où la lumière transperce les ténèbres — où la mort est vaincue. Jan Karski est un livre qui raconte une résurrection ; tout le monde s’est focalisé sur la dimension d’interdit qu’il affrontait (la représentation de la Shoah, l’inertie des Alliés), mais l’événement intérieur du livre, c’est la traversée de la mort ; et cette résurrection, je l’ai trouvée en écrivant le livre, grâce à la phrase de Karski : « Je suis un catholique juif ». Cette phrase a agi sur l’expérience même du livre — sur mon expérience. Elle énonce exactement ma position : il y a un point en moi, à la fois obscur et lumineux, où le catholique rencontre le juif. C’est en ce point que le langage me fait reprendre vie, c’est en me pensant catholique juif que j’ai trouvé la littérature.

Mais vous l’avez compris : être un catholique juif, c’est n’être ni catholique ni juif. Je ne vais ni à l’église ni à la synagogue. Je n’appartiens à aucune religion, même pas à la religion de l’athéisme : « Non serviam », comme disait Stephen Dedalus, le héros de Joyce. Le sacré qui intéresse Ligne de risque, c’est dans la dimension intérieure du langage qu’il se déploie.

François Meyronnis l’a dit un jour : « À Ligne de risque, nous aimons tous les dieux. » Personnellement, j’aime les déesses antiques, en particulier Diane et Vénus (je leur donne leur nom romain parce que ce ne sont pas les mêmes qu’en Grèce, et que j’opère dans mes travaux récents à partir du latin).

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Je pense qu’un livre recèle toujours un dieu, sinon est-ce  vraiment un livre ? Dans Les Renards pâles, c’était un petit dieu anarchiste dogon. Dans Tiens ferme ta couronne, mon dernier roman, c’est la déesse Diane, et le couple qu’elle forme avec son alter-ego mystique Dianus (qui est en vérité le miroir déformé de Jupiter).

Est-ce qu’une expérience intérieure peut donner sur la vérité ? C’est la grande question. Et c’est de cela dont parle la littérature. Disons-le clairement : écrire des phrases a à voir avec le destin de l’être. Faire de sa propre existence un espace de disponibilité à la manifestation de l’être, c’est à cela que vise pour moi la littérature.

La question messianique en découle nécessairement. Qu’on le veuille ou non, le messie est le sujet de la littérature ; il traverse — accomplit — tous les grands livres : Ulysse de Joyce,  L’Innommable de Beckett, plus récemment 2666 de Roberto Bolano ou Guerre & Guerre de Krasznahorkaï. La littérature a une vocation messianique : elle réside dans le déploiement  de la parole qui parle. Là gît la vérité, qui attend son dévoilement, lequel peut avoir lieu à chaque instant. Ce secret — disons l’indirect de la vérité —, la littérature le transporte à travers sa parole : elle ne cesse de révéler. Et cela, d’une manière encore plus criante, plus nécessaire à une époque apocalyptique comme la nôtre, où l’abîme s’ouvre de tous côtés — où nous vivons dans l’ouverture même de l’abîme (dans sa faille — dans l’entaille d’un monde qui s’est entièrement retourné en non-monde).

Le messie, c’est la parole elle-même — l’histoire de son auto-déchiffrement par le sacré. « Quand viendras-tu nous racheter ? » demande-t-on à Dieu dans un Midrash. — « Quand vous serez tombés au plus bas » répond-il.

En un sens, le salut précède le monde, et le monde à venir est ce qui ne cesse d’avoir lieu : cet enroulement du temps sur lui-même est le grand mystère.

Vous accordez à Pierre-Henry Yeshuda Salfati un entretien de plus de cent pages. Comment le présenter ? Comment votre travail est-il reçu par les différents cercles rabbiniques ?

Pierre-Henry Yeshuda Salfati est un mystère pour moi. François Meyronnis et Valentin Retz le connaissent ; pas moi. J’ai même pensé, à un moment, qu’ils l’avaient inventé, car nous avons l’habitude, à Ligne de risque, de réinventer nos interlocuteurs, de les faire entrer dans une dimension d’écriture qui nous est propre. Cet entretien est prodigieux, on a la sensation d’écouter la parole en train d’élaborer sa propre source. De grands secrets y sont exposés avec une limpidité tranquille. J’ignore tout de cet homme, mais je sais que François Meyronnis et Valentin Retz suivent son enseignement. Vous voyez, Ligne de risque est un lieu étrange, où nous découvrons sans cesse beaucoup les uns des autres — où nous approfondissons nos ressources.

Alors, je ne saurai vous dire comment notre travail est reçu par les cercles rabbiniques. Avec curiosité, j’imagine. Avec passion, si j’en juge par l’entretien.

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Pourquoi accorder de nouveau une telle place à l’écrivain Michel Houellebecq dans votre éditorial ? N’est-ce pas une façon de renforcer son pouvoir ? Pourquoi continuer à prolonger son nom ?

Nous avons pris l’habitude, depuis le début de la revue, qui a maintenant vingt ans, de nous exprimer toujours stratégiquement, c’est-à-dire en tenant compte de la situation. Ceci nous évite aussi bien l’idéalisme que la nostalgie. La situation de la littérature française aujourd’hui, c’est un vaste effondrement, avec au milieu Michel Houellebecq. C’est le seul écrivain contemporain qui se soit imposé au-delà de ces ruines qu’on appelle le champ littéraire. Et pourquoi a-t-il réussi ? Parce qu’il est entièrement habité par un projet démoniaque. François Meyronnis a amplement décrit ce projet dans De l’extermination considéré comme un des beaux-arts, je n’y reviens pas.

Nous ne prolongeons pas le nom de Houellebecq, même négativement ; nous cherchons, pour préciser notre position, laquelle est ultra-minoritaire, à décrire ce qu’il en est du monde de la majorité. Et la majorité possède un nom pervers — celui d’un mage noir : Houellebecq.

Des kabbalistes qui, parce qu’ils travaillent à faire venir le sauf, s’empêcheraient de nommer le mal, vous sembleraient-ils sérieux ?

Vous déclarez avoir été jetés « au rebut » par le système éditorial. Etre publié chez Gallimard est-il si dérisoire ?  

Nous parlons de la revue Ligne de risque, pas de nos livres. Personnellement, j’ai la chance d’avoir ce qu’on nomme du « succès » lorsque je publie des romans. Mais le travail qui se publie dans la revue ne trouve quasiment aucun relai, aucun écho ; non seulement tout le monde s’en fout, ce qui pourrait n’être que banal vu l’époque, mais on ne veut surtout pas que ça existe. On fait mine de n’y rien comprendre pour mieux l’évacuer.

Occuper cette position ne nous dérange pas : nous ne bramons après aucune respectabilité. Nous sommes le reste, c’est-à-dire la part qui demeure après le sacrifice. Je le dis en riant (mais ce rire est sérieux) : cette part n’est-elle pas sacrée ?

Je tiens à rappeler que faire une revue est une manière de défier le monde. Quand nous publions des méditations sur la méchanceté de l’être chez Heidegger, quand nous nous entretenons avec Christian Jambet à propos de la mystique du ch’iisme ismaélien, quand nous interrogeons comme ici ce qu’il en est de la source jaillissante du divin à partir de la Torah, on ne peut pas dire que ça déchaîne les passions dans la société, mais nous approfondissons obstinément ce qui nous semble fondamental.

Au fil des années, les journalistes qui regardaient un peu la revue ont cessé de l’ouvrir : ça ne les intéresse tout simplement pas. La pensée, le salut, la parole, ils s’en balancent complètement. Ma conviction, c’est que la littérature non plus ne les intéresse pas. Ils croient qu’ils aiment la littérature, mais en réalité, la plupart du temps, ils aiment la daube. Ils sont devenus un moment de la circulation de la daube ; ils écoulent la daube. De temps en temps, ils sont pris de nostalgie et se raccrochent aux vestiges : ils célèbrent alors une daube plus cultivée, qui leur rappelle l’ancien temps. Mais cela ne change rien : la littérature est pour tout le monde une affaire classée qui, économiquement et symboliquement, n’existe plus. Elle fait vivre un tout petit secteur, assez décoratif, du marché culturel, voilà tout. Elle est devenue un alibi.

À Ligne de risque, on pense que la littérature n’a rien à voir avec le cafouillage triste de cette fin de partie : elle est un tour de la prophétie, elle est une voie pour la révélation. En cela, la parole qui s’écrit à travers la littérature est toujours neuve, elle trace un cheminement à rebours des préoccupations de la société qui cherche à éteindre le langage. « Les mots sont dans la main des esprits », écrit Kafka — ainsi sont-ils devenus, à notre époque, en toute logique, le rebut.

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Sur quelles bases reposait votre amitié avec Bernard Lamarche-Vadel ?

Au départ, Bernard Lamarche-Vadel est un ami de François Meyronnis, qui écrivait très précocement, à 17 ans je crois, dans sa revue Artistes. BLV était alors critique d’art et curateur de génie, avec un côté agitateur, troubleur de circuit. En 1997, on le contacte lorsqu’on fonde Ligne de risque, on voulait qu’il signe le manifeste inaugural de la revue. On le voit alors régulièrement au Café Sélect, à Montparnasse, où François Meyronnis et moi on se réunissait. C’est l’époque où il est devenu écrivain. Je tiens Vétérinaires, Tout Casse et Sa Vie, Son Œuvre pour ce qui est arrivé de mieux à la littérature française depuis le dernier livre de Jean Genet.

BLV disait pour rire (et sérieusement) qu’il était notre précurseur. Nous a-t-il baptisés ? En quelque sorte oui. C’est le dernier des grands marginaux. Le seigneur d’un champ littéraire qui, depuis son suicide en 2001 (depuis celui de Deleuze, depuis celui de Debord), est devenu une flaque de bouse. Ce triple glas résonne à nos oreilles comme l’annonce de la fin d’une époque. En un sens, BLV a été mis à mort. La société a gagné contre les maquisards. Mais, comme nous le rappelait sans cesse BLV en citant la phrase d’Artaud : « La société se croit seule, et il y a quelqu’un ». Cette phrase est de plus en plus vraie.

Vous célébrez dans un texte inaugural accompagné de dessins la mémoire de Frédéric Badré, écrivain (La Grande Santé, L’intervalle), fondateur avec François Meyronnis et vous-même de Ligne de risque. Une publication de ses œuvres graphiques est-elle envisagée ?

Oui, c’est prévu. La réédition en poche de son livre La grande santé vient de paraître, augmentée de L’intervalle, un texte qu’il a écrit grâce à la persévérance amicale de Sandra Lévy, qui a su l’écouter jusqu’au bout. Le titre qu’il a prévu pour un livre rassemblant ses oeuvres graphiques est Bal de têtes. Nous avions commencé à le préparer ensemble, avant sa mort. J’espère que le projet verra le jour.

L’énergie de Frédéric Badré était immense, comme sa bibliothèque (la plus vaste que je connaisse) ; et comme sa bonté.

Comment définiriez-vous la sainteté ?

La sainteté, c’est le nom secret de la parole. Peut-être ce qui parle à l’intérieur de la parole relève-t-il d’une forme de grâce. Un corps qui consacre sa vie, son esprit, son coeur au passage de celle-ci, autrement dit de ce qui parle dans la parole, est peut-être un saint. Mais j’aimerais soustraire ce mot à son appartenance religieuse, et d’une manière plus générale à la sphère de l’abstention (notamment sexuelle) ; j’aimerais qu’on l’entende comme l’incarnation éthique de l’artiste, peut-être même comme l’exemple d’une ouverture maximale dans la capacité à imposer sa propre invention à l’exception de tout.  Joyce ou Flaubert, par exemple, ont inventé des formes de sainteté nouvelles.

Blaise Pascal

Mais je parlais de la grâce en lien avec la dimension  intérieure de la parole. J’appelle grâce la disponibilité — la disposition — à l’indemne. C’est la question de l’innocence. Pas sûr qu’il y ait encore des saints, aujourd’hui, où l’on croit qu’il y en a ; pas sûr qu’il n’y en ait pas dans des régions plus ambiguës, notamment la littérature. La plupart des écrivains abandonnent la parole ; c’est même cette corruption qui leur donne droit automatiquement à la reconnaissance, mais j’ai tendance à penser que ceux et celles qui se consacrent à la parole qui parle dans la parole reçoivent des étincelles de la sainteté (c’est-à-dire de la mémoire vivante). Pas eux personnellement, mais leurs livres, qui en reçoivent une part.

Voilà, on peut croiser furtivement la sainteté. L’immensité du coeur y ouvre ; et aussi ce qu’on est capable d’approfondir avec la parole. Rien ne se mesure moins. Et il n’est pas question ici de vertu, ni même de morale ; mais d’une écoute de la parole. C’est peut-être en cela que consiste le fameux « jour d’exercice sur la Terre » dont parle Pascal : à laisser parler la parole en vous. À trouver le bon rapport avec le langage pour qu’enfin ce qui s’écrit dans votre tête ouvre le chemin caché — cette ouverture dont Dante dit que « elle ne se voit pas mais au son se repère » : un petit ruisseau qui descend, salutaire, par un trou de rocher, et vous sort de l’enfer.

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La ville de Venise, où Frédéric Badré aussi bien que Philippe Sollers ont vécu une vie secrète, apparaît peu, ou pas, dans votre œuvre. Pourquoi avoir choisi d’habiter Florence plutôt que dans la lagune ?

Il m’a toujours semblé que le discours sur Venise était saturé. Et que la ville était prise : mon ami Philippe Sollers n’en est-il pas la grande voix ? Le nom même de Venise me fait penser immédiatement à Sollers. Si l’on est quelqu’un, on ne superpose pas son désir à celui d’un autre, surtout si c’est un grand autre.

Par ailleurs, Florence — son histoire, sa localisation, son esthétique —, s’accorde mieux à mon tempérament. Je peux être froid comme un guelfe, austère comme un moine de Fra Angelico, intempérant comme un condottiere, et festif comme son armée entière. Je préfère la renaissance au baroque, le toscan rugueux, illuminé, de Dante et les belles dames de Ghirlandaio aux splendeurs de la Contre-Réforme vénitienne. Il y a un impartageable que j’aime à Florence : un charme dur, ombrageux qui protège le trésor. Tout le contraire de la Sérénissime, qui ouvre à tous ses bras fleuris, comme font les cités de négoce. À Florence, même les bourgeois sont des fanatiques ; une part maudite habite la ville, comme une aura de sacrifice : l’ombre de la vieille spiritualité étrusque enveloppe les murs. Un feu blanc séraphique brûle à l’intérieur du temps.

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Par ailleurs, j’ai vécu plusieurs années à Florence, et y retourne sans cesse, pour des raisons qui dépassent la logique de l’attraction (qui la confirment) : des raisons amoureuses.

Je viens de fermer les yeux, et de voir les rues de la ville en mouvement, par-dessus l’Arno, quand le soleil baisse. Prendre un verre, le soir, sur une terrasse de la Piazza Santo Spirito est une expérience de l’être. Croyez-moi.

Propos recueillis par Fabien Ribery

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Ligne de risque, Revue Littéraire (éditions Multiple) – contributions de Yannick Haenel, François Meyronnis, Valentin Retz, Pierre-Henry Yeshuda Salfati, Stéphane Knecht, Julien Battesti, Philippe Sollers, numéro 2, nouvelle série, 2017, 208 pages

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Yannick Haenel, Tiens ferme ta couronne, Gallimard, 2017, 352 pages

Entrer chez Gallimard

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Yannick Haenel, Je cherche l’Italie, Gallimard, 2015, 208 pages

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Yannick Haenel, Les Renards pâles, Gallimard, 2013, 192 pages

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Yannick Haenel, Le Sens du calme, Mercure de France, 2012, 224 pages

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Yannick Haenel, Jan Karski, Gallimard, 2009, 192 pages

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Yannick Haenel et François Meyronnis, Prélude à la délivrance, 2009, 224 pages

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Yannick Haenel, Cercle, Gallimard, 2007, 512 pages

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Collectif, sous la direction de Yannick Haenel et François Meyronnis, Ligne de Risque, 1997-2005, Gallimard, 2005, 384 pages

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Philippe Sollers, Poker, Entretien avec la revue Ligne de risque, Gallimard, 2005, 224 pages

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Yannick Haenel, Evoluer parmi les avalanches, Gallimard, 2003, 160 pages

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Yannick Haenel, Introduction à la mort française, Gallimard, 2001, 208 pages

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3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Oreste dit :

    Impatient de lire la suite : questions et réponses sont parfaitement à la hauteur du sujet.

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