
©Ikram Abdulkadir
Photographe et poète vivant à Malmö, en Suède, Ikram Abdulkadir a produit, en trois cents exemplaires comportant chacun une image signée et numérotée, un livret de trente-deux pages très beau questionnant sa relation à la mer et à l’exil.
D’origine somalienne, Ikram Abulkadir se souvient de son père au pays, et des étés passés avec ses sœurs sur les plages de Scanian, dans le sud de la Suède.
Porteuses de silence, les images sont d’une grande douceur.
Pas d’effets, juste quelques traits de mise en scène.
Enigme et évidence d’un corps dans un espace.

©Ikram Abdulkadir
Les deux sœurs portent des habits longs et sombres, ainsi qu’un voile noir.
Minns du havet, abaayo ? (« Te souviens-tu de la mer, abaayo ? ») est un ouvrage pudique, très respectueux de la solitude de chacun.
La mer scandinave est un écho des vagues somaliennes, tout est uni et séparé.
La mélancolie se déploie en un manteau de plusieurs milliers de kilomètres.

©Ikram Abdulkadir
Les visages sont nobles, les corps flottent tout habillés, qui serons-nous demain ?
Dans la lumière du crépuscule et la matrice de l’océan, une famille s’interroge sur le sens de son existence.
Rien n’est donné qu’une pure extériorité reflétant un monde intérieur secret et difficilement formulable.

©Ikram Abdulkadir
Quand on a beaucoup perdu, il reste au moins le retrait, la réserve, le « rien à déclarer » aux douaniers du monde entier.

Ikram Abdulkadir, Minns du havet, abaayo ? Sailor Press / Puss Publication / Ikram Abdulkadir, 2021
