Pasteuriser la littérature ? par Laure Murat, écrivaine

Carte de lectrice d’Hannah Arendt, établie en 1939. © BnF, Archives institutionnelles « Le racisme, le colonialisme, l’antisémitisme sont des idéologies. Extirper d’un texte ici un mot insultant, là un adjectif désobligeant revient à sortir des poissons crevés d’une eau qui, de toute façon, est empoisonnée. Si on peut toujours corriger la lettre, il est impossible…

La vie en feu, par Hélène Laurain, écrivain

Un incendio, 1793, Francisco de Goya « Laeti oh / les flics finissent par ouvrir le premier portail / je pisse un peu quand je vois qu’ils ouvrent déjà le deuxième / adrénaline / on se rend les mains en l’air / on n’est pas des cow-boys / ils se jettent sur nous quand même /…

Et ta nuque est percée, par Laura Vazquez, écrivain

Pierrette Bloch « J’ai la gorge qui chauffe. » Il est rare d’entendre une voix, neuve, dénuée d’affectation, de pure musique. Au dernier Banquet du Livre de Lagrasse (Aude, été 2022), une poétesse est apparue, calme, concentrée, déterminée. Il y avait un micro, la nuit était très noire, la cloche de l’abbaye voisine, jouant du tympan, trépanait…

Lagrasse, histoire mondiale, par Mathieu Riboulet et Patrick Boucheron, écrivains

« La ribouletologie, écrit Patrick Boucheron, est une science récente mais exigeante. Je ne vais pas me faire l’exégète de son œuvre (disons que « je ne ferai pas cela tous les jours »), mais je crois qu’elle est traversée par l’idée que ces déplacements sont des sillons anciens – des cicatrices, en fait – creusés par l’histoire,…

C’est partout ici, par Mathieu Riboulet, plus-que-vivant

« Vous êtes d’ici. C’est ce que claironnent les thuriféraires de la racine, les apôtres des sources, les chantres des origines, désireux d’assigner à un lieu l’orientation de ses habitants. Vous êtes d’ici ? Voire. » Lors d’une rencontre dans un café parisien, Mathieu Riboulet et moi avions évoqué la nécessité, pour tenir le coup dans une époque…

La guerre des images selon Daech, par Jean-Louis Comolli

Pour Daech, les images sont des armes de guerre. Jamais la cruauté n’avait été montrée à telle échelle avec autant de détestable volupté (un désir de mort absolu). Que l’image tue les mécréants, qu’elle blesse à l’extrême leur sensibilité, les pétrifie, les épouvante, anesthésie leur sens critique (il y a trop à voir). Nous ferons…