Mon frère est une rock star, par Lucie Hodiesne Darras, photographe

©Lucie Hodiesne Darras

Lilou est un témoignage d’amour, entre une sœur photographe, Lucie Hodiesne Darras, et un frère, différent, singulier, beau comme une rocks star, vivant entre sa famille et l’institution pour adultes qui l’accueille, près de Caen.

« Lilou, précise l’artiste, est le surnom que l’on a donné à mon grand frère Antoine. Comme l’héroïne de Luc Besson dans le Cinquième Elément, il est quelqu’un d’exceptionnel. »

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Prime dans ce livre à la maquette soignée – choix des papiers, typographie, dynamisme de l’editing – un univers de sensations, de contacts haptiques, de regards échangés.

Une maman met au monde un garçon, sa fille lui ressemble comme deux gouttes de lait. Le père berce son enfant, on appelle cela, dans les albums qui se transmettent de génération en génération, une famille unie, soutenante, soudée.

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Maintenant, le petit bonhomme a grandi, qui dort avec le grand chien aux poils noirs.

Une sœur regarde son frère, son visage parfois tourmenté, et surtout son envie de jouer devant l’objectif.

Antoine ne parle pas, mais s’exprime par des gestes, des objets tendus, toute une symbolique que chacun a appris à décrypter.

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Le choix du noir et blanc est celui de la poéticité, mais c’est aussi celui du cinéma américain des années cinquante, ou des premiers films new-yorkais de Scorsese façon Raging Bull (1980).   

Dans l’escalier de la maison familiale, il y a des images encadrées des Tontons Flingueurs, la référence n’est pas mauvaise non plus.

Antoine, qui a besoin de rites inlassablement répétés pour vivre sereinement, reste un mystère : que ressent-il ? comment perçoit-il le monde ?

©Lucie Hodiesne Darras

Lucie Hosdiesne Darras regarde ses mains, son beau visage aigu, ses yeux profonds, son air boudeur parfois.

L’eau est un élément apaisant, qui glisse sur un corps aussi perméable que barricade.

Il faut aider Antoine à s’habiller, à se brosser les dents, à lacer ses chaussures, et lui proposer d’aller dehors, au contact d’une nature qu’il apprécie beaucoup.

« Nos parents ont planté un cerisier japonais le jour de la naissance de mon frère, écrit sa sœur. Depuis le diagnostic d’autisme de Lilou, l’arbre n’a plus jamais poussé. »

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Règne quelquefois dans le livre une atmosphère amniotique, comme si tout était protection et attente de naissance, puissance de création et délicatesse.

D’où vient Antoine ?

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Sans pathos, mais avec beaucoup d’émotion, Lilou célèbre l’énigme d’un être se plaisant à jouer avec sa propre image, parfois pénitent artaudien ou vedette de pellicule américaine.

Un visage s’enfonce dans la mousse d’un bain, c’est une étoile dans une galaxie.

Affection, embrassades, solitude.

« Les sourires de Lilou, de ses parents et de sa sœur, écrit en postface l’éditeur Benoït Baume, représentant un tel message d’espoir et de vérité, que seul un amour inconditionnel peut naître en nous. »

Lucie Hodiesne Darras, Lilou, préface (français/anglais) Minh Tran Huy, texte Lucie Hodiesne Darras, postface Benoît Baume, fabrication Dorothée Xainte, Fisheye, 2023

https://www.luciehodiesnedarras.com/

https://fisheyeeditions.com/lilou/

Lilou part en Chine, festival de Dali (Yunnan), du 15 août au 5 septembre 2023

Signature du livre à la librairie La Comète (Paris) le 27 septembre 2023

https://www.leslibraires.fr/livre/22512477-lucie-hodiesne-darras-lilou-lucie-hodiesne-darras-fisheye-livre?affiliate=intervalle

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