Au royaume de Coco Capitan, photographe

© Coco Capitán

Coco Capitan s’amuse, Coco Capitan montre ses belles fesses, Coco Capitan est impertinente, Coco Capitan aime les hybridations.

Publié dans la collection « Percevoir » des Editions de La Martinière, dédiée aux talents émergents (Marguerite Bornhauser, Elsa & Johanna, Noémie Goudal, Thomas Sauvin…), le volume confié à l’Andalouse Coco Capitan est sa première monographie française où l’humour rejoint la conscience acérée de l’histoire de l’art, et les petits faits la geste du médium photographique.

© Coco Capitán

Conçu comme un journal visuel aux multiples entrées, on trouve dans cet ouvrage bourré d’énergie des « instantanés anecdotiques » (Simon Baker) et des dessins, des écritures manuscrites et des planches-contact, des paperoles proustiens et des croquis divers.

Réputée pour ses collaborations avec les marques de luxe, notamment Gucci, l’artiste espagnole déploie une esthétique solaire, sans hiérarchie apparente, d’une liberté presque ingénue.

Coco Capitan procède par assemblage de couleurs – des rouges, des verts, des roses et jaunes -, collages, rapprochements relevant des associations mentales.

© Coco Capitán

L’ensemble est fluide, chic, facétieux.

Œufs cassés, bouquets, fêtes avinées dans un bar japonais.

Canettes de coca, escalator, champ de marguerites.

L’image d’un torii est une indication : tout ici est de l’ordre d’une communication des âmes, il n’y a pas d’isolat mais une unité première diffractée en autant d’objets du monde.

Posant à la façon d’une odalisque, ou d’une manière burlesque, tout en offrant à ses modèles masculins des dénudations joueuses, Coco Capitan ne se prend pas au sérieux. 

© Coco Capitán

On peut lire sur un tee-shirt blanc : « A boyfriend called my girfriend. »

L’impression générale est de pénétrer dans le carnet de travail d’une chercheuse visuelle.

Tête à l’envers, paquet de Marlboro, brebis.

Cabine téléphonique, gazon, garçons.

Chaises, chevaux, amis.

Portraits de proches, de célébrités, d’objets.

Pastorale, empire de la facticité, désirs bruts et délicats.

Ça bricole, ça désire, ça sourit.

© Coco Capitán

Mais qu’exprime au fond Coco Capitan ?

Le passage, le flux, la mobilité identitaire.

La joie de vivre, le décalage, l’audace.

Mille plateaux, aurait peut-être lancé le philosophe aux yeux jaunes, Gilles Deleuze.

Coco Capitan, texte Simon Baker, responsable éditoriale Aude Mantoux, édition Anne-Laure Cognet, direction artistique Joanna Starck, fabrication Carine Ruault, collection Percevoir, Editions de La Martinière, 2023

https://www.editionsdelamartiniere.fr/livres/coco-capitan/

https://cococapitan.co.uk/

https://www.leslibraires.fr/livre/20653829-coco-capitan-capitan-coco-la-martiniere?affiliate=intervalle

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