
©Joël Van Audenhaege
Jusqu’où, oui, jusqu’où ?
Jusqu’où partir ? Jusqu’où s’arrêter ?
Jusqu’où se fuir ? Jusqu’où s’affronter ?
Jusqu’où désirer ? Jusqu’où ne plus désirer ?
Jusqu’où photographier ? Jusqu’où éditer ?

©Joël Van Audenhaege
Jusqu’où chercher ? Jusqu’où trouver ?
Jusqu’où le noir ? Jusqu’où la mer ? Jusqu’où les voiles ? Jusqu’où les étoiles ?
Jusqu’où regarder ? Jusqu’où s‘aveugler ?
Jusqu’où se taire ?
Jusqu’où crier ?
Jusqu’où marcher ? Jusqu’où respirer ? Jusqu’où étouffer ?

©Joël Van Audenhaege
Jusqu’où se perdre ? Jusqu’où ne plus revenir ?
Jusqu’où les arbres ? Jusqu’où les fougères ? Jusqu’où les mousses ?
Jusqu’où les épines ?
Jusqu’où les rhizomes ?
Jusqu’où la tempête ? Jusqu’où les orages ? Jusqu’où le glas ?
Jusqu’où la neige ?

©Joël Van Audenhaege
Jusqu’où la destruction ?
Jusqu’où la métamorphose ? Jusqu’où la métempsychose ?
Jusqu’où la désolation ?
Jusqu’où la civilisation ?
Jusqu’où la décharge électrique ?
Jusqu’où les lacs ? Jusqu’où les flaques ?
Jusqu’où les avalanches ? Jusqu’où les glaciers ?
Jusqu’où les derniers nuages ?
Jusqu’où la fin des terres ?
Jusqu’où la fin du monde ?

©Joël Van Audenhaege
Jusqu’où est le dernier livre, plutonien, âpre et remarquable, de Joël Van Audenhaege.
Un essai d’Antonio Guzman l’accompagne.
On peut y lire ceci : « A la fin des séquences, une dernière image, seule et sans vis-à-vis. On prend le large, on prend la mer. Sous les leurres d’une éclaircie, on regarde de loin le sombre isolat d’où l’on serait parti. On s’en va ; on s’en sort, un nouveau départ sans fanfare, comme une retraite, une défaite en testament ; ce n’est pas l’embarquement pour Cythère. »

Joël Van Audenhaege, Jusqu’où, essai Antonio Guzman, ARP2 Editions, 2023

©Joël Van Audenhaege