Ecrire au bruit des tarabouks, par Gustave Flaubert, écrivain, épistolier

« Si tu veux savoir l’état de nos boules, nous sommes couleur de pipe culottée. Nous engraissons, la barbe nous pousse. » Philippe Sollers a souvent recommandé de commencer la journée, non seulement par la lecture du journal (leçon de Hegel), mais par celle de quelques lettres de la correspondance de Voltaire, ou de Louis-Ferdinand Céline. Voltaire…

Songes de Vénus, par Sabine Pigalle, photographe

©Sabine Pigalle  S’inspirant de la peinture classique, Sabine Pigalle – voir mon article du 14 novembre 2021 à propos du livre Coronabécédaire – invente en photographie des tableaux fascinants. Entre Lucas Cranach l’Ancien pour la pâleur nordique de ses modèles et Paul Delvaux pour la sophistication des poses, l’artiste française a construit avec Night Watch…

Un équilibre à construire, Le Perche, entre images et textes, par Irène Jonas, photographe et sociologue

©Irène Jonas « Les espaces ruraux se trouvent aujourd’hui symboliquement associés à une certaine douceur de vivre et à la quiétude du cadre qu’ils offrent. Les handicaps et archaïsmes d’hier sont devenus progressivement des atouts de développement et la garantie d’un avenir plus harmonieux. Un renversement des valeurs est à l’œuvre : les « bons » agriculteurs sont désormais…

Jusque dans les pores des choses, par Sylvia Ney, photographe

©Sylvia Ney « Pas si rêveur encore que l’on pense, je sais voir et voir comme voient les myopes jusque dans les pores des choses, parce qu’ils se fourrent le nez dessus. » (Lettre de Flaubert à Louise Colet, Croisset, 16 janvier 1852) De l’autre côté de l’eau, livre merveilleux de Sylvia Ney, relève-t-il du genre –…

L’arche du paysage, par Jean-Baptiste Camille Corot, peintre

Souvenir de la Bresle à Incheville, Jean-Baptiste Camille Corot « Les paysages de M. Corot, écrit en 1855 Maxime Du Camp, ne sont peut-être pas ceux que l’on voit, mais ils sont certainement ceux que l’on rêve. » Ah Corot (1796-1875), l’admirable paysagiste, l’obstination à peindre en plein air, puis dans l’atelier, alors que l’âge le contraint….

La cavale de Milo McMullen, par Nicolas Comment, photographe

© Nicolas Comment Mon père travaillait dans la pétrochimie. Le commerce de soupapes, de jauges et de testeurs. Il lisait peu, ou pas du tout, mais emmenait systématiquement lors de ses voyages en terre étrangère, généralement dans quelque raffinerie du pourtour méditerranéen, un SAS. J’ai dû apprendre à lire en cherchant à toute vitesse les…

Flaubert en ses lieux, par Stéphanie Dord-Crouslé, chercheuse

« […] j’ai au fond de l’âme le brouillard du Nord que j’ai respiré à ma naissance. Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie qui leur faisait quitter leur pays comme pour se quitter eux-mêmes. » (Flaubert, lettre à Louise Colet, 13 août…

Mon chéri, Gustave Flaubert et Guy de Maupassant, une correspondance

Il me plaît beaucoup de lire sous la plume de Gustave Flaubert l’expression « mon chéri » adressée à Guy de Maupassant, qui, venant de publier Boule de suif, a provoqué chez son illustre mentor, père spirituel, un sentiment de profonde admiration. Tous deux se sont écrit pendant sept ans, de 1873 à la mort de l’auteur…

Michel Fresson, le traducteur, par Bernard Plossu, photographe

© Bernard Plossu « On effleure les saisons, les arbres vibrent, le vent murmure… En un mot, Michel Fresson est mon traducteur. » (Bernard Plossu) Le monde se rétrécit, comme le goût de la nuance et l’effort de civilisation dans la délicatesse. Pour retrouver le chemin de la volupté et le sens de la profondeur, il nous…

Un Bloody Mary pour Samuel Lebon, photographe, et cavalier noir

« Je suis un cœur de pierre, un assassin. J’aurais dû mourir de chagrin après les désolations que j’ai causées, mais je suis là, encore plus fort, insensible, comme si j’avais fait mon stage de fin d’étude à la morgue. » Après avoir vu et lu Satan mène le bal (Filigranes Editions, 2020), j’ai proposé à Samuel…

Le Perche au contact, par Anaïs Boudot, photographe

© Anaïs Boudot Dans le Perche où elle était invitée par Le Champ des Impossibles (Christine Ollier), Anaïs Boudot a photographié des granges dans la nuit, des présences fantomales, l’énigme même de ce qui apparaît. Son art déploie ainsi un double questionnement : sur la substance du paysage, et sur la nature même de l’image. Nous…