©Adel Abdessemed « Je me dis souvent que si nous parvenions à lui donner forme et couleur, notre parole ressemblerait aux corps astraux des tables tournantes ou aux ectoplasmes surgissant des bouches occultes ainsi que des giclées de fleurs, des grosses bulles de chewing-gum, des vapeurs épaisses de fumée ou des chrysalides soyeuses. Parler : expectorer. » (Colin…
Étiquette : Valère Novarina
Plus de mascarade, par la revue AHHA
©Scott Batty « un chant d’oiseau fracture l’air, / les veines du ciel se tendent et retiennent la neige, / une hémorragie d’absence glacée saigne, / alors que s’entrouvre la colonne vertébrale de l’hiver. » (Scott Batty) Premier volume de la revue AHHA, FACE comprend trois cahiers présentés sous coffret cartonné consacrés aux artistes invités – Scott…
Un nouvel amour du langage, par la revue de littérature Aventures
James Joyce, 1928, par Berenice Abbott « L’intensité de la sensation détruit l’ordre. » (Georges Bataille) Paraît la troisième livraison – sous couleur orangée – de la revue de littérature Aventures, et c’est une joie renouvelée. Les écrivains sont seuls, ou à peu près, mais il y a la fraternité des revues, ces laboratoires textuels tentant par…
Les hétérotopies de Silvère Jarrosson, par Colin Lemoine, écrivain
©Silvère Jarrosson « Le pigment noir me rappelle ces garçons inattendus chez qui naît une grande douceur, après la dureté des premiers gestes. » (Silvère Jarrosson) Je ne connais pas l’œuvre peint – lithographies, monotypes, peintures sur toile et papier – de Silvère Jarrosson, que Colin Lemoine me fait découvrir par le texte Vers l’image manquante. Dans…
Les enfants, les soldats et les fous, Mettray, identités d’une revue
« Toute éducation est d’abord une éducation à la joie, à la créativité et à la singularité. » (Rhizomatique, Stéphane Breton) Je ne sais pas qui lit la revue Mettray, mais cette publication d’apparence artisanale quasi intégralement conçue par Didier Morin à Valréas, dans le Vaucluse, est excellente. Le dernier sommaire (numéro de septembre 2020) fait picoter…
A l’école de Louis Jouvet, par Jacques Lassalle et Jean-Loup Rivière
« Seul un grand acteur, déclare Jacques Lassalle, est capable de se renoncer, de renoncer à l’image que les autres ont de lui. Mais renoncer au paraître de la scène pour atteindre à l’être du rôle exige un grand savoir, une grande expérience du théâtre. » Comment forme-t-on un acteur ? Quelles sont les différentes…
Stanislay Nordey, le théâtre déchaîné, par Frédéric Vossier, dramaturge
« Il y a comme une « malformation Nordey » dans le paysage du théâtre français. Il y a aussi quelque chose d’orgiaque chez lui. Ce serait peut-être la dernière « orgie » au sens où l’entendait Baudrillard. L’ « Orgie » désignait pour lui ce moment intense et multiple d’explosion des mouvements de libération…
Ateliers d’écrivains, par Benoit Galibert, photographe
Photographier, non pas des têtes d’écrivains ou d’auteurs, l’air plus ou moins inspiré, plus ou moins ridicule, la main posée sur le front ou la couture du pantalon, mais leur bureau, leur foyer d’écriture, leur antre de production. Tel est le projet du photographe Benoit Galibert pour la collection qu’il a conçue, lui donnant un…
Héritiers de Philip Roth, ou rien, La Nouvelle Revue Française, n°632
Dans la Nouvelle Revue Française, la voix du romancier dandy, époux fou (d’Eva), Simon Liberati est l’une de celles que j’aime le plus retrouver, pour son impertinence, et sa pertinence. En mai 2018 (n°630), l’auteur de L’Hyper Justine (Prix de Flore 2009) donnait à lire un article au titre jubilatoire, Du système DD à l’extase…
Un kouglof de proximité pour Paul Otchakovsky-Laurens, par Dominique Fourcade, poète
« nous cherchons tous à ne pas le quitter. mais ce n’est pas facile, il nous échappe, parce qu’il a été comme édité par ses livres, adolescenté par eux, innocenté » Ce sont deux cent cinquante-six auteurs en quête d’un éditeur naufragé. C’est un poète, Dominique Fourcade, foudroyé un mercredi 3 janvier, par l’annonce de la disparition…
Homélie de la parole trahie, par Olivier Py, poète
« Le désespoir n’est nulle part, le désespoir est partout, vos pères vous ont abandonnés et je viens, aujourd’hui, en frère réveiller votre révolte. » On connaît l’enthousiasme du poète, dramaturge, et officiel du théâtre, Olivier Py, son lyrisme, son rimbaldisme, son orphisme, son claudélisme, son biblisme, son amour de la langue et des corps masculins qu’elle…