C’est un livre à la couverture or auréolé de nombreux prix et intitulé sobrement REX. C’est une histoire d’Amérique, une success-story comme on en rencontre quelquefois dans le monde du sport : une jeune femme noire, décide, envers et contre tout/tous, de faire de la boxe. Elle a onze ans, on ricane. Dix ans plus tard,…
Mois : juin 2017
La fraternité Louis Guilloux, par ses amis réunis
La fidélité est une force motrice capable bien souvent de produire des merveilles et d’annuler, par le temps du ressouvenir actif, l’irréductible de la mort. A Saint-Brieuc, où vécut Louis Guilloux (1899-1980), une très belle société d’amis fait vivre depuis de nombreuses années la mémoire de l’auteur du prodigieux Sang noir (1935), livre de grande…
A mon seul désir, par le photographe Christopher de Béthune
Knights in white satin, de Christopher de Béthune, est un livre de nuits et d’aubes, de solitude, d’amour et de dérives urbaines. Ecrit en lettres gothiques, le titre de ce beau livre d’expériences en noir et blanc trashé laisse augurer tout un monde de ruines et de d’éblouissements, de nudités rugueuses et de superbes combats….
Tempus fugit, tempus jouit, ou l’œuvre carnavalesque de Roland Sénéca
On n’attrape pas l’Indien Sénéca, graveur pariétal de son état, comme on attrape des mustangs dans un film de John Huston. Parce que ce diable d’homme fuit de partout, et ne cesse d’échapper à toute tentative de réduction. Vous l’avez compris, la servitude volontaire n’est pas pour lui. Homme fontaine, comme il y a…
Still Life, ou le repos de la nature, par Frédérique Bretin, photographe
C’est un univers de seuils et d’horizons. Des routes de campagnes menant à des maisons presque nues, papiers peints défraîchis, gravats encombrant le passage, une moquette bleue, un lit de fer. La vie est là, intense, ordonnée jusque dans son désordre, mais les humains ont fui, ou se cachent. Une lumière dans un pavillon de…
L’Histoire comme une torsion de feutre, par le romancier Eric Vuillard
Eric Vuillard fait partie de ces écrivains pour qui l’Histoire est d’autant plus intéressante à décrire, peindre, approcher, qu’elle est un spectacle à deviner, c’est-à-dire une succession de détails cachés dans la tapisserie. Les grandes déchirures procèdent ainsi d’une infinité de failles et de fautes de goût menant à la catastrophe. Après Tristesse de la…
La photographie comme guérison, par Henry Roy
Henry Roy, artiste d’origine haïtienne, considère la pratique photographique comme une activité magique, très rationnelle, et sans folklore. Considérant les meilleures photographies comme des puissances d’action considérables (des photos-mantras), Henry Roy donne à l’imaginaire une place prépondérante, abordant la réalité comme l’une des modalités du rêve. Repéré depuis plusieurs années dans les revues Purple, Edwarda…
Franck Venaille, Medicine Man, c’est-à-dire poète
Qui n’a jamais lu Franck Venaille et souhaite découvrir l’une des plus belles œuvres poétiques des cinquante dernières années peut tenter de se procurer immédiatement le recueil anthologique (1966-1997) Capitaine de l’angoisse animale, publié conjointement en 1998 par les éditions Obsidiane et Le Temps qu’il fait, puis de lire, dans la même nuit de feu,…
Nathalie Sarraute aux Etats-Unis, un roman nouveau
En 1964, alors que son quatrième roman vient de paraître en anglais (Les Fruits d’or), Nathalie Sarraute est invitée à donner un cycle de conférences aux Etats-Unis. Son mari, avocat au barreau de Paris, ne peut pas l’accompagner. Vingt-quatre lettres du « petit Fox » à son cher « Chien Loup » pallieront l’absence. Ayant attendu longtemps qu’advienne une…
Du désert comme possibilité de fraternité nouvelle, par la photographe Sam Contis
Sam Contis est une photographe américaine née en 1982, dont les excellentes éditions anglaises MACK – six ans d’activité, une reconnaissance à l’échelle mondiale – viennent de publier un premier livre extrêmement abouti, Deep Springs. Les images de Deep Springs ont été prises dans une vallée reculée de l’est de la Sierra Nevada (Californie), où…
Le point de vue d’un bouseux, L’été des charognes, premier roman de Simon Johannin
Simon Johannin a écrit son roman, L’été des charognes, comme qui découvre en jouant, sans complexe excessif, les lois de son instrument. Véritable geste d’écriture, ce premier livre frappe par l’intensité de sa tenue, plongeant le lecteur dès son ouverture dans un monde d’intelligence violente et de malignité, où les bêtes et leurs excréments forment…