© Manu Jougla
La vie est brève, mais l’art est long.
Une rencontre, des baisers, des enlacements amoureux, une grossesse.
Un accouchement, des milliers d’actes nouveaux, des tout-petits qui grandissent, ont grandi.
© Manu Jougla
Dans les tiroirs, sur les murs, sous les commodes, il y a des dessins d’enfants, des œuvres éphémères lancées dans le vaste monde comme des gestes d’appropriation, de reconnaissance, d’affection.
Pour arrêter le temps, le questionner, ou simplement le célébrer, il y a l’art, par exemple un fanzine de quatre pouces et plus – Vita brevis -, imaginé par le photographe Manu Jougla et trois enfants lui offrant leurs dessins.
© Manu Jougla
Tout ici est un éloge de la beauté des forces primordiales (eaux, lumières, racines), de la vitalité et de la grâce enfantine, du regard comme lien.
Les images sont précaires, mais témoignent de ce qui a eu lieu, d’une utopie de relation, du bonheur de l’éveil ensemble.
Des abeilles, un hamac, un camion, une vallée, un chat, une brebis, une grande roue, un ventre rond, une lune.
© Manu Jougla
Vitas brevis est une œuvre à hauteur de petits bonhommes, les yeux des enfants redonnant la vue à leur aîné.
La mesure de toute chose est un garçonnet nu s’approchant du feu, une petite fille en culotte barbouillée de peinture portant un chapeau pointu, et des flocons de neige tombant sur une ville endormie.
L’ancien médecin grec Hippocrate enseignait ceci : « Ars longa, / vita brevis, /occasio praeceps, / experimentum periculosum, / iudicium difficile », qu’Emile Littré traduisit de cette façon : « La vie est courte, la science est longue, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile. Il faut non seulement faire soi-même ce qui convient, mais encore faire que le malade, les assistants et les choses extérieures y concourent. »
© Manu Jougla
Il faut créer, associer, assembler, agencer, organiser les formes de notre désir.
L’art est un savoir-faire, une ascèse, une technique de sagesse.
C’est lorsqu’on est adulte un fanzine en noir & blanc, aux images granuleuses, spectrales quelquefois, et, lorsqu’on est enfant, un festival de couleurs, de formes expérimentales, un don de soi.
© Manu Jougla
Manu Jougla, Vita Brevis, dessins Maïa, Sati, Mali, Ohm éditions, 2020, 60 pages – format à la française
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merci !
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