© Fabrice Domenet
Voir les yeux fermés permet-il d’entendre mieux le cri muet de la photographie ?
à propos de « voir les yeux fermés » est le titre que donne à ses visions en noir & blanc argentique le photographe et danseur Fabrice Domenet.
Son leporello s’ouvre comme on cligne des yeux.
© Fabrice Domenet
Dans ces marges où la réalité se dissout en fantasmes noirs, en clairières tremblées, en halos de mystère, l’instant de cécité est un moment de merveille.
Le rêve est une substance qu’informent des associations de symboles.
On regarde les images de Fabrice Domenet comme on pourrait découvrir un recueil inédit de Gérard de Nerval, ou quelques photogrammes oubliés de Meriam C. Cooper et Ernest B. Schoedsack.
© Fabrice Domenet
En ces matins du monde où le calme souverain succède à une implosion originelle, reposent des inventions liquides, des mandalas amniotiques, des grouillements de microorganismes erratiques.
Il y a des photographes de prose comme il y a des artistes de poésie, ainsi Fabrice Domenet en ses photographies-écrins, carrés de voyance pour libellules et épousailles végétales.
Dans son héraldique personnelle, les chemins d’imaginaire mènent à des abris de forêts.
© Fabrice Domenet
La faune est de légende – un cheval, un cygne, une chouette, une corneille, une aigrette – toujours neuve et ancienne dans les cadres d’enluminure.
Poème après poème s’approfondit un ordre de vision dans une séquence onirique s’édifiant aux lisières de l’invisible.
La photographie d’une brème provoque ainsi une sensation d’épiphanie, miracle d’une présence nageant sans angoisse dans la solitude et le néant.
Une feuille se déchire comme un œil qui se fend.
Fabrice Domenet, à propos de « voir les yeux fermés », conception graphique Jérôme Bessone, Bis éditions, 2019 – 300 exemplaires
C est beau !
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