Ralentir Auvergne, par Christophe Goussard, photographe

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©Christophe Goussard

« Ici, tout est pâle et grandiose, de l’œil qui fuit à la main qui travaille, de l’écorce qui perle au goudron vieillissant, les hommes, les bois et les bêtes sont frôlés par la lumière, joueuse, sans cesse recommencée. » (Cécile Coulon)

Pour porter la candidature de Clermont-Ferrand au titre de Capitale européenne de la culture 2028, l’association Clermont-Ferrand Massif central a conçu un programme de résidences artistiques sur le territoire auvergnat.

©Christophe Goussard

Une collection de livres photographiques intitulée Traversée pensée comme autant d’itinéraires personnels sur les routes ou sentiers du Massif central rendra compte des regards singuliers des artistes choisis.

La 89 est-ouest, de Christophe Goussard, est le premier volume d’un ensemble qui sera sans nul doute passionnant.   

La Loire est paisible, il ne pleut pas, le ciel est plutôt gris, les conditions sont réunies pour une odyssée photographie simple et belle.

©Christophe Goussard

Christophe Goussard observe la ruralité, le travail de la terre par les paysans (des exploitants agricoles ?), les bêtes et les hommes, les bois et les carrières de pierre, les volcans et les rus serpentant dans la tourbe.

 Pas de grandiloquence, mais la dignité des choses et des vivants posés dans le paysage.

Un cheval aveugle près d’une tourelle de télécommunication – les omnivoyants et les autres.

Une femme bottée maniant la fourche, visiblement heureuse de sa place.

©Christophe Goussard

Des signes, des traces, des strates, des stases,

Christophe Goussard prend le temps de regarder, de s’enchanter très intérieurement – pas d’éclats, pas de vulgarité -, de se laisser être là où commence l’attention à ce qui vient.

On est avec lui loin de l’autoroute, nécessaire et trop rectiligne, le long de la RN 89, superbe et quelquefois dangereuse.

©Christophe Goussard

Dans le texte accompagnant le livre, Cécile Coulon écrit avec beaucoup de justesse : « Cette RN 89, on la connaît toujours mais, comme toutes les meilleures amies de l’adolescence, elle a doucement été remplacée par des facilités bienvenues et des problématiques de grandes personnes : l’autoroute, plus rapide, moins maladive, moins belle aussi. Petit à petit, on a quitté la petite station essence pour la grande, les virages pour la ligne droite, les sapins pour la bande d’arrêt d’urgence. Parce que c’est pratique, rapide, et qu’on l’attendait depuis longtemps, cette autoroute. »

La 89 est-ouest propose donc de faire une pause, de s’attarder, de contempler.

©Christophe Goussard

Demain ? c’est déjà trop loin, il y a les vaches à traire, l’orage à essuyer, et le froid à supporter une nuit encore.

L’apiculteur dans les fougères ressemble à un survivant.

Ce qui paraît immuable est promis à de vastes changements, dont nul n’ignore vraiment les contours.

Ceux d’une capitale culturelle sont à inventer, c’est un beau défi.

Christophe Goussard, La 89 est-ouest, texte (français/anglais) Cécile Coulon, conception graphique Patrick Le Bescont, Filigranes Editions, 2022, 64 pages

https://www.goussard.net/

©Christophe Goussard

https://www.filigranes.com/artiste/goussard-christophe/

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Barbara Polla dit :

    Bonjour Fabien

    Les images sont belles… cela donne envie de partir encore…

    Et toi, Paris, et d ailleurs pourquoi me demandais tu ?

    J’aime

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