
©William Guidarini
Troisième volet d’une trilogie intime, après Ceux qui restent (2015) et Venise et ses îles (2019), Villa San Remigio, de William Guidarini, est un récit photographique consacré à la recherche de soi.
« Ce nouveau chapitre, précise l’artiste, est l’aventure d’une rencontre, agissant pour l’auteur au milieu de son existence comme une nouvelle naissance, marqueur de sa propre finitude. Mixant les procédés, moyen format argentique, Polaroïd couleur, numérique, il questionne encore inlassablement les fissures de l’être, et la quête véritable. »
Publié en petit format vertical, comme un carnet précieux ayant le parfum du Jadis, Villa San Remigio donne la sensation de visions rescapées.

©William Guidarini
En ses beautés éphémères, cet ouvrage dont les images au format carré sont essentiellement en noir & blanc est composé de moments épiphaniques.
Il y a du secret en chaque photographie, de la délicatesse, un ordre mystérieux.
William Guidarini interroge l’énigme de son propre destin.
Qui le guide ?
Quels sont les paysages fondateurs ?

©William Guidarini
Y a-t-il des figures protectrices ?
Peut-on renaître ?
Des personnages ont perdu la tête, des rambardes plongent directement dans la mer, une femme se cache le visage.
La nature est foisonnante, fécondante, un bébé est né par césarienne.
Le voilà qui flotte parmi les humains, après avoir nagé dans la félicité maternelle.

©William Guidarini
Une famille se crée, s’agrandit, se modifie.
Stupeur, bonheur, inquiétudes, paix.
Des éléments sont isolés dans le cadre : un arbre, des fleurs, un noble bâtiment.
Ce monde-ci sera le théâtre de nos apparitions, qui est déjà un aperçu de l’au-delà.
Que disent les augures en observant le vol des oiseaux au-dessus du temple grec ?

©William Guidarini
Villa San Remigio est un livre mental prenant parfois l’allure d’un album de famille.
Eaux, moire, mémoire.
Baignade, baptême, îles en dérive.
Ciels bleus et blancs.
Ponctuation de zones blanches, images imprimées quelquefois pleine page, la vie est une rythmologie, une musicologie, une tentative d’accorder les planètes.

©William Guidarini
Plages, rivages, horizons lointains.
Art du voyage intime.
Introspection.
Intérieurs nuits.
William Guidarini regarde avec pudeur le corps nu de sa compagne.
L’obscurité protège l’enfance, cheval à bascule, comme elle libère les désirs adultes.

©William Guidarini
Bébé a grandi, commence à marcher, un père se transforme, s’est transformé.
Tout est calme, accepté, admiré.
En préface, Pierre Cendors écrit avec superbe : « Dans ses photographies, l’artiste laisse la futaie de son intériorité toujours ouverte sur la nuit et le jour. Lui-même se tient silencieusement à l’orée, dans la lumière mourante des vivants et l’ombre montante de ceux qui, à peine partis, nous reviennent déjà. Cette extrême présence au monde nous rend soudain transparents, dépiégés d’un seul coup des multiples écrans, physiques et psychiques, qui nous enfumaient. »

William Guidarini, Villa San Remigio, texte de Pierre Cendors, postface de Laura Serani, design graphique Niccolo Hébel, photogravure Christophe Girard, Arnaud Bizalion Editeur, 2025 – 600 exemplaires

©William Guidarini
https://arnaudbizalion.fr/fr/accueil/190-villa-san-remigio-william-guidarini-9782369802006.html
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