Iris messagère des dieux, 1891, Auguste Rodin « je t’en supplie, Palestine, j’arrive sans frein dans ce malheur, garde-moi une cuillerée de confiture d’orange amère, s’il te plaît laisse-moi m’enivrer de l’odeur de laurier-cerise grâce à laquelle j’identifie ton linge où que je me trouve, et, surtout, laisse-moi boire tes règles sous la lune. » Placé sous…
Étiquette : Brancusi
Le chant des presque riens, par Luca Bani et Gael del Rio, photographes
©Luca Bani & Gael del Rio Dessiné par le graphiste Kentaro Terajima, Oddments est un livre éminemment musical, faisant songer aux productions de la maison d’édition française IIKKI. Il est composé de fragments de tirages, papiers découpés, pans d’images abandonnés dans les chambres noires. Oddments est une ode aux restes, au rien, au rebut….
Propos sur la peinture, par Raymond Queneau, écrivain
©Mario Prassinos « Amateurs comme marchands, je ne voudrais pas les désoler, mais je crains qu’ils ne puissent jamais apprécier les parts respectives du sérieux et de l’amusement dans l’art. » J’aime beaucoup les écrits sur la peinture des écrivains : plaisir d’un style en rencontrant un autre, plaisir d’une recherche de justesse, mots et phrases trempées de…
Conversations sur l’art, par Hollis Frampton, photographe, et Carl Andre, sculpteur
Carl Andre dans son studio, 6 octobre 1962, photographie Hollis Frampton « Je me demande bien pourquoi l’on se retrouve toujours à discuter de peinture quand on veut parler de sculpture. » (Hollis Frampton) J’aime prendre les conversations en cours, ne presque rien comprendre d’abord, lancer des phrases à l’instinct, puis peu à peu en saisir les…
John Coplans, la vie des formes, par Jean-François Chevrier, historien de l’art
Back with Arms Above, 1984 © The John Coplans Trust « Maintenant, je me sens en exil, vivant à Manhattan, qui est une île. Je ne suis ni américain ni européen, et je ne suis pas le bienvenu en Angleterre. Mon travail est aussi un entre-deux, entre peinture et sculpture, exactement de la même façon que…
Le dernier Noël d’un couple criminel, par Anton Roland Laub, photographe
© Anton Roland Laub Last Christmas (of Ceaucescu) est un bel objet éditorial conçu en Allemagne par Kehrer Verlag. De couverture rouge en simili cuir, ce pourrait être un maroquin ministériel, ou l’un de ces petits livres à contenu idéologique pour endoctrinement rapide. D’un humour froid, voire glaçant, proposant des images de la banalité inscrite…
Marc Nucera, tailleur de bois
Un atelier donnant sur les Alpilles. Des torsades de bois comme dans une église baroque, ou un village roumain construit par quelques thuriféraires du génial Brancusi. Un jardin enchanteur sur la pelouse duquel reposent des météorites de bois, ou des œufs de dinosaures que rêverait de collectionner Jean-Luc Parant. Des colosses, des prieuses, des figures…
La révolution photographique, par Pierre-Jean Amar, Gilles Verneret et Christine Delory-Momberger
Ces trois livres, il me plaît de les poser ensemble sur ma table de travail, pour écouter leurs conversations secrètes, trouver leurs chemins de concordances, les ouvrir parallèlement et l’un par l’autre. D’abord Histoire de la photographie, de Pierre-Jean Amar, qui est la réédition en collection Que sais-je ? d’un ouvrage ayant fait date pour…
La vie dans les plis, et le trait, par Pierre Alechinsky, peintre, poète
« Je suis un peintre qui vient de l’imprimerie », et de la confrérie des Gilles de Binche. Il y a du Plume, de Henri Michaux, chez le peintre et maître de l’estampe Pierre Alechinsky, dont le geste d’écriture follement libre est l’un des plus beaux du demi dernier siècle. Peintre et poète comme lui,…
Brancusi, jamais vu, par Dan Er. Grigorescu, photographe
« Les choses ne sont pas difficiles à faire, ce qui est difficile c’est de nous mettre en état de les faire. » Vous avez peut-être prévu de vous rendre à Bruxelles pour l’exposition Brancusi ayant lieu au Bozar. C’est très bien, nécessaire, important, mais il y a mieux encore, beaucoup mieux, beaucoup plus jeune,…
Fraîcheur de Louise Bourgeois, par Jean Frémon
Il y a chez Louise Bourgeois quelque chose d’un djinn, une façon d’imposer par ses œuvres et son visage une présence malicieuse, son propre rythme, des trous d’air et de stupéfaction, une obstination de fond. Donnant l’impression à la fois de se moquer de tout et de tout prendre au sérieux, Louise Bourgeois envoie valser…