« je sens que ma langue s’en va, qu’elle verdit, je sens que ma langue s’en va pour toujours. » Composé de 108 textes (prose/vers) et de 108 photographies, Dâh, Dans la nuit khmère est un essai tissé de fragments autobiographiques (l’enfance picarde, l’installation au Cambodge, les voyages en Asie et en Amérique du Sud…) relevant à…
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L’impatience des corps, les rouages du cœur, par Christophe Manon, poète
Cimetière de Saint-Martin, Brest ©Fabien Ribery « Ce que le regard attend / toujours / se dérobe / et c’est peut-être / un sommeil très ancien / qui vient / le souvenir d’une étreinte / ou d’un baiser / cette part inflammable de soi / qui relance le corps / une chose et son ombre /…
Bon qu’à ça, par Jacques-Henri Michot, écrivain, veilleur
Willy Römer, « Berlin, 11 janvier 1919. Barricades faites de rouleaux et de liasses de papier journal dans la Schützenstrasse, devant le siège de la maison d’édition Mosse », 1919© Agentur für Bilder zur Zeitgeschichte « Dites-moi ce qui se passe sur la terre. » (Joseph Joubert) Dans ce monde effondré, dans la progression quotidienne de l’abjection…
Foto povera, la photographie et l’enfance de l’art, par Yannick Vigouroux, Jean-Marie Baldner et Christian Gattinoni
Avec le concept de foto povera faisant l’éloge des pratiques dites « archaïsantes », contre le mythe techniciste et la vulgate bressonienne de « l’instant décisif », Yannick Vigouroux, critique et photographe, a créé beaucoup d’émoi. Collectif informel de photographes prônant le geste libre et l’enfance de l’art, foto povera n’a pas joué le jeu…
Marguerite Duras et Yann Andréa, la maladie du bel amour à mort (4)
Je voudrais parler de Duras est une série d’entretiens donnés par Yann Andréa à la journaliste et romancière Michèle Manceau en 1982. Yann Andréa est alors l’amant de Marguerite Duras depuis deux ans. Leur différence d’âge est de quarante ans, mais chacun a besoin de l’autre, absolument. La relation est amoureuse, très certainement de nature…
Antoine Vitez, la photographie comme principe d’amitié
Le respect attaché au nom et à la personne d’Antoine Vitez, l’un des grands hommes du théâtre français de la seconde moitié du XXème siècle, est général. Aujourd’hui, à l’initiative des éditions Les Solitaires Intempestifs (Besançon), ses amis se souviennent, dans un bel ouvrage collectif, où, qui n’a pas eu la chance de voir les…
Les séminaristes sauvages, ou Noël Herpe en habit de carnaval
Certains êtres, c’est une leçon proustienne tirée de Sodome et Gomorrhe, ne vivent que pour leurs fantasmes. Ils ne se moquent pas de nos éventuelles assurances, ni de notre stabilité. Simplement, vivre sans claudiquer ne les intéresse pas : ils ont besoin de rêves, et ne se soutiennent que de la force motrice des illusions, dans…
La catastrophe qui vient, Walter Benjamin en France
On n’a peut-être pas assez pris la mesure de l’immense courage de Walter Benjamin, sa mort par suicide à Portbou, à la frontière des Pyrénées espagnoles, et sa réputation de malchanceux (lire Hannah Arendt à propos du thème/poème du « bossu » dans le texte qu’elle consacra en 1971 à son ami), ayant orienté l’approche du grand…