Pour qui connaît l’œuvre de Michaël Ferrier – notamment Sympathie pour le fantôme, Mémoires d’outre-mer, Fukushima. Récit d’un désastre, François, portrait d’un absent -, la découverte de son enfance tchadienne dans son dernier opus, Scrabble (Mercure de France), est une grande surprise. Composé pour la collection de Colette Fellous, Traits et Portraits, ce livre est…
Étiquette : Mercure de France
Kenneth White, nomade calédonien, cosmomaniaque, poète
Il y a depuis 1822 Le Mémorial de Sainte-Hélène, récit écrit par Emmanuel de Las Cases à partir de conversations quotidiennes avec l’Empereur Napoléon Bonaparte lors de son exil sur la lointaine île anglaise. Il y a maintenant, loin de la grandiloquence de l’Histoire, dans la nudité d’un lyrisme conscient de la force et de…
Le voyage du dernier marcheur romantique, Franck Venaille in memoriam
« Ensuite je suis parti à la recherche de mon enfance. Tout se termine. Tout recommence. Je suis seul dans l’échelon ultime de la solitude. Seul à s’en faire craquer les doigts. CRAC-CRAC-CRAC. J’ai pris un verre puis un autre. Avec cette discrétion propre à ceux qui, jour après jour, s’installent parmi les Guenilles. » L’enfant rouge,…
Imaginez un banquet, par Lauren Malka, philosophe
« Ma seule affaire, c’est en effet d’aller par les rues pour vous persuader, jeunes et vieux, de ne vous préoccuper ni de votre corps ni de votre fortune aussi passionnément que de votre âme, pour la rendre aussi bonne que possible ; oui, ma tâche est de vous dire que la fortune ne fait…
Du goût de l’homme au goût de l’Afrique, par Gérard Macé, écrivain, voyageur, photographe
« Ce qui permet de vérifier encore une fois ce que la littérature essaie de nous apprendre depuis toujours : qu’il existe une autre communauté que celle du sol ou du sang – la communauté des hommes qui se souviennent des mêmes récits. » Lire Gérard Macé est toujours un vrai plaisir : intelligence vive,…
Panthéon primordial et porteurs d’eau, par Philippe Le Guillou, écrivain, passeur
Le mot passeur est l’un des plus beaux de la langue française. Il désigne quiconque travaille sans relâche à créer des liens entre les vivants et les morts, le passé et le présent, les œuvres du patrimoine (des lieux de mémoire) et des lecteurs possibles, le profane et le sacré. Au centre du jeu, les…
L’atelier, un premier roman de Sarah Manigne
L’atelier de Sarah Manigne est un premier roman. Il est court, maîtrisé, et fait penser de par sa thématique principale aux enfants délaissés d’écrivains, de peintres – les exemples sont nombreux -, malmenés par les exigences artistiques de qui leur a donné vie – comme un dommage collatéral, généralement inaperçu avant que la tornade d’une…
Défense du football en milieu hostile, ou pas
Comment ça vous n’aimez pas le football ? Comment ça le sport professionnel est la métaphore de la guerre ? Comment ça les millions que touchent les stars du ballon rond vous indignent ? Vous n’aimez donc pas la Russie ? ni le Qatar ? ni les chaînes télévisées à péage ? Vous n’allez tout de même pas renier votre enfance ?…
Un homme, ça s’empêche, mais ça peut fraterniser, par Albert Camus et Jacques Ferrandez
« Au mois d’août, le soleil disparaissait derrière la lourde étoupe d’un ciel gris de chaleur, pesant, humide, d’où descendait une lumière diffuse, blanchâtre et fatigante pour les yeux, qui éteignait dans les rues les dernières traces de couleur. » Adaptateur d’Albert Camus, le dessinateur Jacques Ferrandez aurait pu être son frère cadet, ayant offert à…
La poésie comme demeure, et machine, par Célia Houdart, Sabrina Ambre Biller, Jacques Cauda, Alain Jugnon, Christiane Veschambre et Frank Smith
« Tes lèvres sont comme un fil cramoisi, / Et ta bouche est charmante ; / Ta joue est comme une moitié de grenade, / Derrière ton voile. » (Le Cantique des Cantiques) J’ai rassemblé sur ma table de travail (dans un bar) quelques livres de poésie (sens large s’étendant à la parole parlante, soit toute la littérature)…
Penser pour une femme, quelle folie ! par Lydie Dattas, ou le feu de la Desdichada
« Hier, ma beauté était un lilas aux yeux perçants à quoi aucun garçon ne résistait, que toutes les filles jalousaient. Soûlées par leurs propres yeux noirs, les saintes se laissaient caresser dans le parc en complotant la machiavélique robe blanche. » Par sa fougue rimbaldienne et son métaphorisme faisant songer quelquefois aux Illuminations, Carnet d’une allumeuse,…
Simon Liberati, Les violettes de l’avenue Foch, un autoportrait à la canne de sorcier
Accompagnant la sortie des Rameaux noirs, Les violettes de l’avenue Foch, de Simon Liberati, est un livre formidable, car vif, drôle, impertinent, diablement intelligent. Recueil d’articles – mais aussi d’entretiens, de nouvelles, de préfaces – donnés entre 2013 et 2017 à des organes de presse et de mode aussi divers que Lui, Libération Next, Le…