Bien des langues avaient glosé, écrits galants et érotiques, par Claude Crébillon, Alfred de Musset et Georges Bataille

Jean-Honoré Fragonard, L’Instant désiré. Suisse, collection Georges Ortiz.

« Votre pudeur est au moins hors de saison. »

Et si l’on s’amusait un peu ?

J’ai reçu en même temps trois textes érotiques/galants publiés par le Mercure de France dans la collection Le petit Mercure.

Trois siècles de polissonneries et de perversités, de débauche et d’extases, de conversations allusives et d’approches contournées : La Nuit et le Moment, de Claude Crébillon, Gamiani ou Deux nuits d’excès, d’Alfred de Musset, Poèmes et nouvelles érotiques, de Georges Bataille.

Je ne vous en ferai pas l’article, ni l’étiquette, mais vous propose simplement, à partir de citations anonymisées, de découvrir qui a écrit quoi, qui a salivé sur quoi, qui a dressé sa fierté sur quoi, ou qui, ou quelle-s.

« Bien des langues avaient glosé, finissant toujours par médire ; mais, faute de preuves, la comtesse demeurait impassible. »

« Bah ! c’est une tribade ! »

« C’est que je ne voudrais pas que vous crussiez… »

« Je n’y tiens plus, je brûle… je voudrais… Mais fatiguez-moi donc ! Qu’on me presse, qu’on me batte… Oh ! ne pas jouir… ! »

« Viens avec moi. J’ai soif de l’infini ce soir. »

« Ah ! ah !… arrête… je fonds !… hai ! hai ! je jouis !… oh !… »

« Fraîcheur, grâce, jeunesse, la main de l’orgie avait tout sali, tout souillé, tout plongé dans l’ordure et la fange. »

« Elle semblait cuver sa luxure. »

« Un autre talent que j’ai, c’est d’ouvrir une porte plus doucement que personne, et de marcher avec une légèreté incompréhensible. »

« Un âne, miséricorde ! »

« J’ai froid au cœur je tremble »

« Elle sonna la femme de chambre. »

« Je crois, monsieur, qu’il serait temps que vous me laissassiez tranquille. »

Et puis ceci, mais vous allez tout de suite reconnaître : « Il est clair que le monde est purement parodique, c’est-à-dire que chaque chose qu’on regarde est la parodie d’une autre, ou encore la même chose sous une forme décevante.

Depuis que les phrases circulent dans les cerveaux occupés à réfléchir, il a été procédé à une identification totale, puisque à l’aide d’un copule chaque phrase relie une chose à l’autre ; et tout serait visiblement lié si l’on découvrait d’un seul regard dans sa totalité le tracé laissé par un fil d’Ariane, conduisant la pensée dans son propre labyrinthe.

Mais le copule des termes n’est pas moins irritant que celui des corps. Et quand je m’écrie : JE SUIS LE SOLEIL, il en résulte une érection intégrale, car le verbe être est le véhicule de la frénésie amoureuse. »

Claude Crébillon, La Nuit et le Moment, texte choisi et présenté par Michel Delon, Mercure de France, 2022, 130 pages

Alfred de Musset, Gamiani ou Deux nuits d’excès, texte choisi et présenté par Michel Camus, Mercure de France, 2022, 94 pages

Georges Bataille, Poèmes et nouvelles érotiques, textes choisis et présentés par Michel Camus, Mercure de France, 2022, 130 pages

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