Ode à l’absence, par Jacopo Papucci, photographe

©Jacopo Papucci Magnifiquement imprimé, The Attachment Theory, de Jacopo Papucci, est un livre de silence et d’introspection. Un ami se suicide, nous sommes seuls, les questions sur les raisons de cet acte définitif deviennent harcelantes, l’art, dont le principe est l’amour, lui-même né de l’Eros primordial, est une puissance de métamorphose. ©Jacopo Papucci Une absence…

Ren Hang au travail, par Peter Coeln, photographe

©Peter Coeln Dix ans après la publication du livre Wild, de Ren Hang, paru à l’occasion de son exposition personnelle à la galerie OstLicht, à Vienne, les éditions dienacht Publishing proposent un regard nouveau sur le célèbre photographe chinois. Mort par suicide à trente ans, en 1987, Ren Hang souffrait de dépression chronique, la tonalité…

Des corps qui tombent, par Ariane Chemin, journaliste

Six victimes de l’OAS, dont Mouloud Feraoun – en-bas, à gauche -, massacre du 15 mars 1962 « L’ascension jusqu’au cimetière de Clarens se fait sous un soleil parfaitement rond et aveuglant, comme à chaque début de printemps, quand les yeux ont perdu l’habitude de la clarté. Les cimes encore glacées des montagnes alentour se reflètent…

Ecrire, à perdre la tête, par Michel Leiris

« l’érotisme « épouvantable en même temps que si beau », tel qu’il m’apparaît : je ne puis plus penser à des seins, à des gestes érotiques sans avoir envie de pleurer. Tant de candeur, tant d’espoir pour en arriver là ! Quelle mécanique ! Haine de ma mère… Pourquoi – jamais – n’ai-je été réellement amoureux » (Michel Leiris, 29 janvier…

Jean Eustache en vérité, par Sylvie Durastanti, compagne, scénariste, écrivain

« Dans les trois dernières années, les trois derniers mois, les trois dernières semaines de sa vie, Jean Eustache n’était pas le fantastique reclus halluciné, égaré en ses rêves, à jamais coupé du monde, mi-Howard Hughes, mi-Mabuse, que d’aucuns se plaisent à portraiturer. » (Sylvie Durastantià Je voulais tout écrire de mes impressions consécutives à la lecture…

Faire danser le cadavre, par Christophe Esnault, écrivain dépendu

Pas de deux, 1978, Roland Topor « Prépare ton sac à dos et fonce sans tarder / Vers la prochaine catastrophe inévitable / Tu as raté Tchernobyl et Fukushima / Sois plus réactif la prochaine fois » (Nucléaire, mon amour) Franchement, si l’idée du suicide n’existait pas, la vie serait désespérante. Auteur d’une œuvre dont l’écho critique…

Un lion de cristal, Mike Brant, par Serge Airoldi, écrivain

« Tu es mort ce 25 avril 1975. Tu t’es jeté dans le vide, à Paris. Des témoins disent avoir entendu un cri inhumain, une voix qui hurlait « non », quelque chose comme « non », et un choc violent. Et pendant toutes ces années, je t’ai laissé sédimenter en moi une collection de possibilités. » La vie du chanteur…

Love Streams, une odyssée intime, par Nan Goldin, photographe

Avec les années, la dimension virgilienne de l’œuvre de Nan Goldin s’accroît, s’approfondit, s’intensifie. D’abord connue, célébrée, voire adulée pour sa vision sans fard de sa vie intime et des moments de complicité avec ses amis drag-queens, transsexuels, gays et toxicomanes de Boston, l’œuvre de l’artiste américaine, née en 1953 à Washington, apparaît aujourd’hui davantage…

De l’engagement personnel, par Paul-Louis Landsberg, philosophe

« Jeté dans un monde plein de contradictions, chacun de nous éprouve souvent le besoin de se retirer du jeu, de se mettre à l’écart « au-dessus » des événements, en spectateur détaché. » Décédé en 1944 dans le camp d’Oranienburg, auteur de Essai sur l’expérience de la mort (1937) et de Le Problème moral…

Londres, métaphore de l’écriture, par Virgina Woolf

« Comme c’est beau, alors, une rue de Londres, avec ses îlots de lumière, ses longs fourrés obscurs et d’un côté peut-être quelque espace herbeux et planté d’arbres où la nuit tout naturellement se retire pour dormir et où, lorsqu’on en franchit la grille, on entend ces petits craquements, ces petits remuements des feuilles et…

De la fraternité, Albert Camus et Louis Guilloux, une correspondance

« Ce qui équilibre l’absurde, c’est la communauté des hommes en lutte contre lui. Et si nous choisissons de servir cette communauté, nous choisissons le dialogue jusqu’à l’absurde – contre toute politique du mensonge ou du silence. » (Albert Camus à Louis Guilloux – 5 janvier 1946) Dans l’atmosphère de meurtre et de petitesse morale…