©Anne Rearick
Qu’elle photographie le Pays basque français, la ville de Sète, le Perche, l’Ecosse ou l’Auvergne, comme pour le livre Heartand, Terre de cœur, l’Américaine Anne Rearick donne souvent le sentiment de continuer à regarder le Midwest américain.
Peut-être parce que sa véritable patrie, transfrontalière, est celle des bêtes, des paysages ruraux et de la fraternité avec tous, enfants, personnes âgées, travailleurs, flâneurs, quelles que soient les différences ethniques et les provenances sociales.
©Anne Rearick
Ses personnages sont d’abord des personnes, des travailleurs agricoles, des couples d’amoureux de tous sexes, mais aussi des vaches, des chiens et des brebis.
La photographie d’Anne Rearick est pleine de grâce, de drôlerie, de tendresse envers toutes les créatures, humaines ou non.
Pas de jugement ou de surplomb, pas de morgue, mais une infinie compassion, bouddhiste sûrement, envers ce qui est, ce qui dure et peut disparaître.
©Anne Rearick
Il y a chez cette artiste un souhait de réenchantement, qui est d’abord une idiosyncrasie.
On est bien dans ses paysages, ainsi qu’avec tous ceux qu’elle a pris soin de représenter.
Montrer la bassesse serait une faute morale : Anne Rearick cherche les points de convergence, d’unité, de rencontres vraies.
Aimer les bêtes est un bon signe : la confiance de l’animal repousse les vilénies.
Belles lumières, clartés, éclaircies.
Intériorité, introspection, accueil.
©Anne Rearick
Anne Rearick photographie le sauvage, mais aussi la confiance, la délicatesse et la communauté des égaux, l’art de vivre, simplement, et les moments de solitude.
Format carré des images, concentration, la géométrie est transcendante.
Quand le cadre est posé, et qu’il persiste un peu, on peut s’y abandonner, faire la fête, s’y aimer, en se sentant appartenir à une même humanité, que l’on soit médaillé militaire, enfant d’école primaire ou joueur de pétanque.
On chante, on danse, on fait du sport, on boit, on se prépare pour un gala, on fait la sieste avec ses chiens dans l’herbe, on part à la chasse, on laisse passer les ciels noirs.
Anne Rearick est une artiste qui rassemble, généreuse, attentive aux moindres signes célébrés comme des chants d’amour.
©Anne Rearick
Elle vit aux Etats-Unis, mais pour les élections européennes, j’ai enfin trouvé mon candidat parfait, je vote pour elle.
Merci Anne pour vos grains de raisin, vos nobles chevaux, et votre façon de nous rappeler à quel point la vie est précieuse.
Anne Rearick, Heartland, Terre de cœur, texte Cécile Coulon, mise en page Anne Rearick, Adèle Morisset, Joachim Biehler et Patrick Le Bescont, conception graphique Patrick Le Bescont, Filigranes Editions, 2023
https://www.filigranes.com/livre/heartland-terre-de-coeur/
Anne Rearick est membre de l’Agence Vu’ depuis 1993
https://agencevu.com/photographe/anne-rearick/
L’artiste est représentée par la galerie Clémentine de la Féronnière (Paris)
https://www.galerieclementinedelaferonniere.fr/fr/artists/32-anne-rearick/
Le blog de Fabien Ribery 