Michel Butor, romancier, critique, théoricien, plasticien, était un monument.
Sa mort à 89 ans est une surprise pour un homme si jeune.
Afin de lui rendre hommage, j’ai tiré de la bibliothèque un merveilleux petit livre, aussi discret que savoureux, Jardins de rue au Japon.
Construit avec le photographe Olivier Delhoume, publié en Suisse par les éditions Notari, cet ouvrage au format carré associe une série de neuf poèmes – traduits en japonais – aux images délicates de son compagnon de voyage.
Intitulés « Fleurs sur les trottoirs d’Osaka », les vers de Michel Butor disent un pays d’interstices, de brisures, de fissures.
Territoire de la « poignante mélancolie des choses » (Corinne Atlan), le Japon s’invente ici entre ruines et boutures, dans le passage des saisons jusqu’à « l’émeraude d’été ».
Auteur également d’un Japon depuis la France (Hatier, 1998), Michel Butor aimait ce pays où la sensation d’impermanence donne à chaque geste/mot un poids de légèreté considérable, aussi bien que celui d’un adieu définitif.
Michel Butor et Olivier Delhoume, Jardins de rue au Japon, éditions Notari, préface de Christian Bernard, 2010, 90p
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