©Linda Tuloup A l’entrée de l’exposition de Linda Tuloup, Le Feu, les Pierres, ayant lieu actuellement à la Otto Gallery (Gand, Belgique), il y a une petite pièce dont les parois sont des tentures de velours rouge. On s’assied, on met un casque, une vidéo commence, un chat blanc parcourt l’écran, c’est un élément initiateur,…
Étiquette : feu
Kashi, brûlure et sortilège, par Tilby Vattard, photographe
©Tilby Vattard Kashi est l’ancien nom de la cité multimillénaire du nord de l’Inde appelée aujourd’hui Varanasi, autrement dit Bénarès. Il s’agit aussi du titre du premier livre autopublié de Tilby Vattard, qui est bien moins un reportage sur cette ville mythique située dans la plaine du Gange qu’une vision intérieure proche de l’initiation hallucinée….
L’université barbare de la vie, par Lydie Dattas, écrivain
« La reine du cirque montrait une beauté à gros grains, portant sur sa crinière le minuscule château en strass d’une couronne. Un commis troussé de rouge frôlait le rutilement d’un phoque. Dans l’obscurité adultère, une mondaine se levait et gagnait les coulisses. Pleinement nue sous son manteau de fourrure, elle s’offrait au dompteur dans sa…
L’impatience des corps, les rouages du cœur, par Christophe Manon, poète
Cimetière de Saint-Martin, Brest ©Fabien Ribery « Ce que le regard attend / toujours / se dérobe / et c’est peut-être / un sommeil très ancien / qui vient / le souvenir d’une étreinte / ou d’un baiser / cette part inflammable de soi / qui relance le corps / une chose et son ombre /…
Todo, Nada, par Marie Sordat, photographe
©Marie Sordat Nada – rien du tout – est un livre de haute solitude de Marie Sordat. Il faut parfois savoir détruire, rompre des liens, des attaches toxiques, d’anciennes formes devenues stériles, pour accéder à des noyaux de vérité en soi. Détruire, dit-elle, écrivait Marguerite Duras. ©Marie Sordat « Détruire, parfois, est l’achèvement de l’édifice », écrit…
Un talisman redoutable, par Thibault Biscarrat, poète
©Marc Biscarrat « Sur nos fronts l’orage, sur nos lèvres l’orage, et pourtant tout reste à dire de cette percée dans l’obscur. Dire qu’un aède habita des cieux teintés de foudre, d’insomnie. Dire ce nom qui s’efface, les grands retours, l’homme, en retrait, qui pleura. » C’est entendu, nous accédons chaque jour à un point de non-retour…
Terres obsidiennes, champs magnétiques, par Guillaume Noury, photographe
© Guillaume Noury En 1974, peu après la mort de Pablo Picasso, paraît La tête d’obsidienne, d’André Malraux : il s’agit de relever les traces que laisse le peintre après sa disparition, de noter des souvenirs, des rencontres. La tête d’obsidienne serait une œuvre aztèque qui se trouverait au musée national d’anthropologie de Mexico, mais c’est…
De la brûlure aux chemins de paix, par Clément Marion, photographe, et Clélia Lebreton, messagère
©Clélia Lebreton & Clément Marion Le sublime côtoie la terreur, il est à la fois ce qui la contient, et ce qui la métamorphose en puissance positive. Ce terme issu du premier romantisme s’impose à moi devant les photographies de grands brûlés de Clément Marion. Des portraits généralement en pied d’hommes et de femmes,…
Des fusées pour Francis Bacon et Antoine d’Agata
« Je voudrais avoir une énorme pièce couverte de miroirs déformants, du sol au plafond. De temps en temps, il y aurait un miroir normal, intercalé entre les miroirs déformants : les gens seraient si beaux lorsqu’ils s’y refléteraient. » (Francis Bacon) J’avais seize ans, je ne connaissais rien ou presque rien à la peinture, mais j’avais découvert…
Les Aborigènes, 50 000 ans de culture, par Frédéric et Sandrine Mouchet, auteurs
« Dans le mode de pensée traditionnel des Aborigènes, on envisage moins de vivre auprès d’une colline, d’une rivière ou d’un groupe d’émeus que d’avoir une véritable parenté avec telle colline, telle rivière ou tel animal. » On n’a généralement de la culture et des peuples aborigènes qu’une vision très réduite. On voit le rocher d’Uluru et…
Lettre à Samuel Beckett, par Yannick Haenel, écrivain
J’ai reçu de Yannick Haenel copie d’une lettre écrite pendant le confinement pour Samuel Beckett, texte lu un soir pour la radio-télévision belge. Il est inédit en français. Je vous le transmets, sans commentaire, comme on se passe le feu en silence, alors que gagnent les ténèbres. « Montreuil, le 1er mai 2020 Cher Samuel Beckett,…
Une allumette, par Linda Tuloup, photographe
Le confinement était là, qui nous réduisait souvent, parfois nous agrandissait, en silence, en solitude, en degrés de sapience. On ne vivait plus, il fallait vivre, on pouvait craindre quelquefois de s’éteindre, ou de ne pas se réveiller. Certains inventaient des rites, des gestes de désensorcellement, des passes magiques. Chaque jour, dans ces moments où…