Contre la sinistrose émanant de la rentrée littéraire – s’agit-il d’ailleurs de rentrer, ou de disparaître le plus élégamment possible ? -, voici le troisième volet du triptyque consacré à Tiphaine Le Gall, écrivain, et à sa première œuvre publiée, Une ombre qui marche (éditions de L’Arbre vengeur). Nous avons conversé librement, du théâtre du…
Étiquette : lecture
Maurice Blanchot et le chant des sirènes, par Tiphaine Le Gall, écrivain (2)
La rentrée littéraire est peu exaltante, atone, déprimante, masquée. Heureusement, il y a le premier livre de Tiphaine Le Gall, Une ombre qui marche (éditions de L’Arbre vengeur), dont j »ai écrit hier tout le bien que j’en pense. Pressentant des parentés entre cet ouvrage et Le livre à venir de Maurice Blanchot (1959), j’ai…
La mémoire orale contre l’écrit, par George Steiner, critique littéraire, écrivain, philosophe
Publié une première fois en janvier 2005 dans la revue Esprit, Le Silence des livres (Arléa, 2019) est un très beau texte de George Steiner sur la vulnérabilité de l’écrit, son histoire récente, et les pouvoirs considérables de l’oralité perdue. « L’écrit dessine un archipel dans les vastes eaux de l’oralité humaine. L’écrit, sans même s’arrêter…
L’homme au livre et la peinture, par Pascal Dethurens, universitaire, écrivain
« Nous venons trop tard, ami ! Assurément vivent les dieux, / Mais c’est par-dessus nous, là-haut, dans l’autre monde. / Ils y sont agissants, sans fin, et sans beaucoup se soucier, semble-t-il, / De notre vie à nous, tellement ils se font prudents pour nous, ô les célestes ! / Et des poètes à quoi bon, dans…
Aussi belle qu’inquiétante, une demeure photographique, par Amaury da Cunha
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Pourquoi y a-t-il soudain rien plutôt que quelque chose, ou quelqu’un ? Demeure, recueil photographique d’Amaury da Cunha, qui aurait pu s’intituler Vers le visage, tente d’approcher ainsi, dans le questionnement, le mystère de la présence, trouvant des formes dans des pans de nuit, construisant délicatement des « petites…
Le poids de notre moi, et la nature criminelle de l’humanité, par Marcel Cohen, écrivain
« J’ai expliqué le Zen au cours de toute ma vie, confessait un jour Basho, et cependant je n’ai jamais pu le comprendre. Mais, lui dit son interlocuteur, comment pouvez-vous expliquer quelque chose que vous ne comprenez pas ? Oh, s’exclama Basho, dois-je aussi vous expliquer cela ? » Marcel Cohen fait partie de ces écrivains dont on sait…