©Pierre-Elie de Pibrac « Mais cette aventure photographique n’est-elle pas plutôt un grand exercice d’exorcisme ? Ou une tentative de réparation d’une humanité qui semble avoir baissé les bras dans le recueillement de l’être ? Quelle image produire d’une malédiction ? » (Michel Poivert) Les Japonais sont fatigués. La nature est malade, les catastrophes s’enchaînent, les relations s’épuisent, comment ne…
Étiquette : mélancolie
Le monde discret, par Antonio Jiménez Saiz, photographe, et Maxime Steiner, musicien
©Antonio Jiménez Saiz Il faut absolument écouter la musique de Maxime Steiner en contemplant les images du deuxième volume de la série La paix, nulle part ailleurs, composé par Antonio Jiménez Saiz. Il s’agit d’une boucle musicale de nature hypnotique, à la façon d’un mantra que l’on pourrait entendre dans un ashram tenu par des…
A child is leaving, par Raymond Meeks, photographe
©Raymond Meeks Somersault, du photographe américain Raymond Meeks, est un ouvrage d’extrême délicatesse sur la relation père-fille. L’adolescente-jeune femme est superbe, qui s’en ira bientôt du nid familial. Associées, accollées, abouchées, les pages ne sont pas découpées, métaphorisant ainsi le lien indéfectible des destins encore unifiés. ©Raymond Meeks Nous sommes affairés, le vide nous oppresse,…
URSS, les statues meurent aussi, par Jean-Christophe Béchet, photographe
©Jean-Christophe Béchet J’ai toujours préféré le nom de Leningrad à celui de Saint-Pétersbourg, trop tsariste à mon goût. J’ai toujours préféré, à la fac, les copains et copines de l’UEC (Union des Etudiants Communistes) et les beaux militant-e-s de la LCR aux étudiants cherchant à se faire une place auprès de la direction de l’université….
Melancholia, ma belle, ô ma torture, par Antonio Jiménez Saiz, photographe
C © Antonio Jiménez Saiz Après Elite Controllers (2016), No nos Aprenden a morir (2018), et une dizaine de fanzines réalisés généralement en une nuit, dans l’urgence de la création, voici le troisième livre d’Antonio Jiménez Saiz, tant de poussière, et moi si sourd. C’est une œuvre de glas, un face à face terrible avec…
Les ombres errantes du peintre Léon Spilliaert, par Stéphane Lambert, écrivain
C’est le genre de livres qui m’enchante, dense sans être assommant, cultivé mais de partage, associant images et textes dans un dialogue ouvert avec une œuvre de mystère. Un essai mosaïque, une biographie araignée (à la façon d’Odilon Redon), une monographie légère concernant Léon Spilliaert, peintre ostendais (1881-1946) héritier de James Ensor et des ombres…
Valparaiso, d’abord la pudeur, par SMITH, photographe
Fruit d’une résidence ayant eu lieu en octobre 2017 dans la ville portuaire chilienne, Valparaiso (si tu pleux) est une errance très calme, très intérieure, très méditative, du photographe SMITH. Pas de tonitruance, pas de lumières intenses, mais un monde voilé, préservant ainsi sa pudeur, ses secrets, son mystère. L’autre est autre, on peut s’en…
La mélancolie et la paix, par Ayline Olukman, artiste multimédia
« Mes lèvres bleues dessinent / le sourire que tu recherches // Mon amour. » Née à Strasbourg, ayant vécu et travaillé à New York, l’artiste multimédia Ayline Olukman a construit La mue (Médiapop Editions) dans la beauté des correspondances. La mue, c’est la métamorphose, Ovide, les nymphes, la loi des transformations, mais c’est aussi…
RER C, un conte français, par Clément Chapillon, photographe
Depuis Les passagers du Roissy Express, du duo François Maspero-Anaïk Frantz (Le Seuil, 1990), le livre de voyage ferroviaire en petite et grande banlieue est devenu quasiment un genre en soi, en témoigne encore récemment l’ouvrage de Marie-Hélène Bacqué et André Mérian, Retour à Roissy (Le Seuil, 2019), de la même manière que l’anthropologue Marc…
Sète, la déréliction d’une planète inconnue, par Vanessa Winship
Aucun folklore sétois dans le volume que l’Anglaise Vanessa Winship consacre à la ville sise entre l’étang de Thau et la mer Méditerranée, Sète #19, mais la poursuite d’une œuvre exigeante – voir les ouvrages Schwarzes Meer (2007), Sweet Nothings (2008), she dances on Jackson (2013) et And Time Folds (2018) -, se déployant aux…
Une mélancolie appelée Sicily, par Massimo Gurciullo, photographe
Ne surtout pas dormir. La nuit est dense, cruelle, impénétrable, il faut rester aux aguets, s’accrocher aux moindres points de lumière, et tenir dans l’errance jusqu’au petit matin. Sicily, du photographe Massimo Gurciullo, est le nom de code d’une terre sauvage et baroque, catholique et païenne, clanique et sensuelle. Dionysos rôde, mais il est d’abord…
Trova, errance cubaine, par Gilles Roudière, photographe
Il ne cherche pas, il trouve. La formule, bien connue, provient de Picasso, mais, antérieurement, elle est de la grande tradition de l’amour courtois, et de l’art du trobar, soit la capacité à trouver en un mot, en une phrase, en un rythme, le lieu et la formule, la source du désir et son…