Chroniques d’un absolu, par le photographe Frédérick Carnet

Repéré immédiatement en 1999 pour sa série Eclipses (Bourse du FRAC Ile-de-France, Finaliste du prix HSBC et Mention Spéciale du Jury du Prix Kodak de la Critique Photographique), Frédérick Carnet, passé par l’école des Gobelins, ne se consacre depuis janvier 2015 qu’à ses travaux photographiques, ayant abandonné la béquille d’activités alimentaires dans la publicité.

Installé en Allemagne (Saxe) après avoir voyagé en Islande et au Japon, il expose bientôt au Musée des Transports de Dresde (novembre 2017 – mars 2018) une série intitulée The Ghost Cars, qui est aussi un livre publié par la maison d’édition suédoise Trema Förlag.

Après avoir vu Chroniques d’un absolu, livre/projet en cours, déjà très abouti formellement (la préface est signée de Paul Ardenne), j’ai souhaité lui proposer l’exercice poético-ludique de la lecture d’images.

Les mots qui suivent sont les siens.

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Il y a des instants où rien n’y fait. T’es là. Bloqué. Tu cries ton existence, mais l’écho de ce cri ne fait que rebondir dans ton corps sans en sortir. Le bruit est intense. Insoutenable. L’orage interne est violent à te rendre fou.

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Marcher dans le noir.

Pour mieux affronter ses peurs.

Je ne veux que lumière.

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Un après-midi d’été. On improvise un studio avec un bout de drap noir. J’ai trois boites de films instantanés dans le réfrigérateur. On se laisse aller. A s’aimer.

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Ofunato. 14 novembre 2011.

Je longe, sur mon vélo, depuis Hachinohe, la côte Est de Honshu dévastée par le tsunami. Cela fait dix jours que je pleure chaque jour devant tant de désolation.

 Il est tôt le matin. Un peu plus de 7:00, je crois. Je viens de passer une nuit bizarre dans un Love Hotel planté au milieu d’une forêt. J’ai très mal dormi. Je tombe sur cette voiture. Elle est défoncée. Couverte de coquillages et d’algues séchées. Rejetée par l’océan le 11 mars 2011. Vision d’apocalypse.

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Février 2014.

 « Hola Gerard ! Qué tal ? »

 « I am good, man ! I’m getting ready to walk the Camino Francès in a week. »

 « Can I come with you ? »

 « Yes ! Whyt not ? »

 « Cool ! I’m also getting ready then ! »

 Voilà comment en rencontrant Gerard, un Espagnol de Barcelone, en Islande, sur un terrain de camping, je me retrouve 6 mois plus tard, un sac à dos sur les épaules, un FM2 chargé autour du cou, à marcher de Pamplona à Santiago. En moins de dix jours, je laisse mon pote continuer la route seul car il marche trop vite. Enfin… disons que j’ai surtout rencontré Christin.

17 Février 2017. Si l’Islande mène à l’Espagne, le Camino Francès mène au mariage.

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Je me préfère à la campagne qu’à la ville. J’ai laissé derrière moi une vie qui ne me convenait pas. J’ai les mains dans la terre. Et le cœur en paix.

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Pour savoir qui tu es, prends la route mais fais-le seul. Reste libre. Ecoute tes sens. Photographie comme tu as envie.

Frédérick Carnet

 

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Un bel exercice à deux. Le mélange entre la photo et les commentaires fonctionne parfaitement. C’est une vraie poésie qui s’en dégage.

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