
C’est un fanzine à cent exemplaires arrivé par recommandé de Russie.
Les grands moyens pour un objet fragile, conçu par le photographe Egor Fedosov, et publié par l’éditeur moscovite indépendant Samopal Books.
Son titre indique un moment nocturne, 1:26 – 3:24, soit l’empan chronologique des prises de vue.

Un homme et une femme nus dans une forêts, se cachant, se poursuivant, s’aimantant, comme des enfants jouant à se dévoiler en se masquant, loin des adultes et de leurs turpitudes.
N’apparaissent à la caméra infrarouge que des silhouettes sur fond gris, des pluies d’être sur le carton à dessin de la nuit, ou la tapisserie des végétaux.
Dans la cascade des atomes du temps, se recrée le mythe rousseauiste du paradis originel.


L’impression est celle d’un rêve éveillé, d’une danse des spectres, d’un abri pour l’indemne.
Quelques pages, quelques arbres, quelques postures.
On feuillette, on s’attarde, on s’invite.

Et l’on disparaît dans l’image avec Adam et Eve.
La pudeur nous regarde.
Egor Fedosov, 1:26 – 3:24, published by Samopal Books (Moscow), october 2019 – edition of 100 copies signed and numbered

Une rêverie de l’autre bout du monde. Universalité des magies entre homme et femme et végétal
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