Eloge du corps masculin, par Joël Alain Dervaux et Bert Van Pelt, photographes

Improvisation II 175 (2019)

©Joël Alain Dervaux

J’ai découvert récemment, au festival Les promenades photographiques de Vendôme, le regard du photographe Joël Alain Dervaux sur le corps masculin, sa puissance, sa douceur, son érotique.

Je prolonge aujourd’hui le plaisir de la rencontre de cette œuvre par la lecture du livre autopublié Improvisations, ouvrage de nus en noir et blanc, essentiellement masculins, habillés de papiers transparents tels des voiles de pudeur.

Il faudrait que quelqu’un monte au paradis pour offrir cet ouvrage de superbe facture à Hervé Guibert, à qui l’on pense souvent tant chez ces deux auteurs le goût des hommes relève d’un tempérament d’esthète extrême.

Improvisation II 186 (2019)

©Joël Alain Dervaux

Se déshabiller, être contemplé, ne pas craindre d’être aimé.

Sur la page, les images sont des condensations de grains de lumière comme autant de points de désir.

Il faut au genre masculin apprendre la force de la vulnérabilité, et les plaisirs subtils de l’abandon.

Joël Alain Dervaux admire ses modèles, jeunes adultes, comme si chacun incarnait une possibilité de relance de la joie, du feu intérieur, de la combustion par l’invite d’une caresse suspendue.

Sans titre 10 (2020)

©Joël Alain Dervaux

Les visages sont regardés, mais aussi les mains et les veines qui les parcourent, les épaules, la courbe des fesses, les aisselles, le sexe vivant.

On se cherche entre hommes et femmes, ou entre hommes et hommes.

Le plaisir est un pincement de doigt, la répétition d’une torsion, des yeux qui se ferment.

C’est un ensemble de zones érogènes percées de flèches ayant pour nom Pierre, Jean, Ahmed, ou Saint Sébastien.

Improvisation II 117 (2018)

©Joël Alain Dervaux

C’est le geste d’un torero piquant au flanc son amant.

Un jeu d’esquives, de plis et de déplis, d’expansion et de rétractation.

Une mélancolie trouvant son issue dans le cri.

L’appel d’une peau, d’un sexe gorgé de sang.

Une improvisation trouée de moments de grâce.

Sans titre 12 (2020)

©Joël Alain Dervaux

Joël Alain Dervaux photographie l’homme mosaïque, et le fugace instant de l’abandon.

768_image_361_image_fr

Joël Alain Dervaux, Improvisations, texte Valérie Fougeirol, design graphique Odilon Coutarel, autopublication, 2021, 400 exemplaires numérotés

Joël Alain Dervaux

Improvisation II 104 (2018)

©Joël Alain Dervaux

Promenades photographiques de Vendôme

Chez le photographe liégeois Bert Van Pelt apparaît également l’homme – nu, et en couleur – dans tous ses états, drôle, provocateur, malicieux, terriblement sensuel.

Leur faisant prendre la pose à la façon des Antiques, voici les frères contemporains du David de Michel-Ange.

Tension des muscles, jeux avec la pesanteur, corps ficelés chus faisant la culbute.

Variété des sexes, des épidermes, des dos et des torses.

newmen-08-vanpelt-bert-1024x738

©Bert Van Pelt

Pas de contexte, sinon la chance d’un moment intime dégagé des contraintes sociales.

La sculpturalité et la force des contraintes conduisent ici à des moments de libération.

« De façon incisive, Bert Van Pelt, écrit son préfacier David Archbold pour le livre New Men paru aux éditions du Caïd, utilise des bandes de plastique ironiquement transparentes qui à la fois dissimulent et révèlent les corps. »

Il est maintenant temps d’entrer ensemble, à deux, et peut-être davantage, dans la danse des corps.

NEW_MEN-BERT_VAN_PELT-int_1200x1200

Bert Van Pelt, New Men, texte de David Archbold, Les Editions du Caïd, 2020 – 500 exemplaires

Les Editions du Caïd

Bert Van Pelt – site

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s