©Vincent Delbrouck
La politique, et alors ? La répression, et alors ? L’incurie étatique, et alors ?
Lorsqu’il photographie dans la banlieue de La Havane, en devenant leur ami, un groupe d’adolescents qui pourraient être de Los Angeles ou de Miami, Vincent Delbrouck n’aborde pas directement l’angle géopolitique, mais celle de l’énergie, de la vitalité, de la belle indocilité.
©Vincent Delbrouck
Son livre intitulé Champu, imprimé sur papier glacé, relate son amour pour ces jeunes gens, des complices, cherchant à vivre intensément.
La joie est la première des révolutions, comme la couleur qui sauve des nécroses et des mélancolies.
©Vincent Delbrouck
Il y a ici de l’amour universel, pour les visages, pour les ciels, pour les peaux.
Vincent Delbrouck voit, comprend et aime le monde en sensualiste.
Les fleurs sont pour lui des personnes, mais aussi les nuages, les touffes d’herbe, les murs en crépi rose.
©Vincent Delbrouck
Les belles aux yeux noirs qu’il désire ont les cheveux bleus, des airs de langueur et des bouches voluptueuses.
Les surfaces monochromes attirent son regard, comme les étoiles du rêve d’indépendance, et tout ce que la géométrie offre d’incongruités et de symbolisme.
La couleur chasse la mort, mais aussi les tatouages, les piercings, les bijoux, les shorts moulants, les casquettes à l’envers.
©Vincent Delbrouck
Rien de plus sexy que les uniformes bleus que portent les jeunes cubaines pour aller à l’école apprendre l’histoire des peuples opprimés et de la domination capitaliste.
On se frotte, on s’effleure, on s’assoupit les uns sur les autres, on se désire avec des gestes d’animaux doux.
L’Etat s’effondre, mais il y a la musique, les magnolias, les danses improvisées, et la sagesse des vieux arbres accablés de soleil.
©Vincent Delbrouck
On s’embrasse, on s’étreint, on s’invente dans l’amour.
On s’allonge sur le carrelage, à deux, à trois, à davantage encore.
Les plages sont paradisiaques, on roule ensemble dans les vagues, le péché originel n’existe pas.
Mais ce n’est pas tout, un visage insiste soudain, des jambes superbes, une peau merveilleuse.
©Vincent Delbrouck
La belle Helen est apparue, qu’épousera bientôt le photographe, l’emmenant avec lui en Belgique, et partout dans le monde.
La muse s’appelle fluidité, souplesse, rire, avenir.
A quand un volume de la collection Fashion Eye, chez Louis Vuitton, confié au photographe globe-trotteur amoureux des corps et des couleurs ? Messieurs les amis du groupe milliardaire, il y a un manque.
Vincent Delbrouck, Champu, drawings Marie Laura Rodriguez Castro, text Oriss Abreu Pavie, editing ans layout V.D. assisted by Philippe Koeune, self-published by Wilderness, 2021, 208 pages – 800 exemplaires
Vincent Delbrouck – se procurer le livre
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