©Mathieu Van Assche
Klepto Man ne vole pas, il trouve.
Il marche dans l’espace urbain, erre, se perd, photographie.
Avec ce troisième volume de déambulations diurnes et nocturnes, Mathieu Van Assche fait de la rue le territoire par excellence de la condition humaine.
On y est souvent masqué, caché, dissimulé, la clandestinité étant le secret de la liberté, mais aussi la conséquence de l’opprobre sociale.
©Mathieu Van Assche
On y lance son ombre, précédé par un chien noir, comme l’on se prépare à entrer dans les royaumes souterrains pour ne plus en revenir.
On y a la tête courbée, accablé de fatigues, de soucis, de difficultés.
Il pleut, chacun fuit, des enfants barbus contemplent le vide des jours derrière la vitre de leur appartement.
On guette, on trafique peut-être, on se débrouille.
©Mathieu Van Assche
La vie n’est pas que dentelle et rubans dorés, elle est casquette prolétaire, cigarette au bec, labeur.
Bruxelles dégouline de gris, le Palais de Justice n’en finit pas de ne pas finir, il y a de la solitude dans l’air, de la désespérance, du diabolique.
Klepto Man est une aile de pigeon passant sur la ville noire, où il faut se tenir ferme entre les parpaings de la mélancolie.
On prend une voiture pour s’enfuir, mais elle est en panne depuis des lustres.
©Mathieu Van Assche
Il va falloir affronter son destin, ou s’enrouler dans une bâche comme dans un linceul.
On trouve au musée des Beaux-Arts de Gand le portrait d’un Cleptomane peint par Théodore Géricault.
L’art et la folie font bon ménage.
Mathieu Van Assche photographie des âmes égarées dans la démence des villes asphyxiées.
Mathieu Van Assche, Klepto Man, design Dirk Studio, Editions Le Mulet, 2024, volume 3, 40 pages
Le blog de Fabien Ribery 
On dirait que son Univers se situe à mis chemin entre les tableaux d’Edward Hopper et le bird’s lament de Moondog.
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