Lackarbeiter, Cologne, 1932, August Sander « Sander est un photographe de l’Etre, celui des hommes dans l’histoire, dans la société. Son regard éduqué, attentif ne nous propose pas un univers de la sensation – ou de l’appropriation esthétique par l’image – mais un régime de la connaissance. » (Daniel Challe) Pour découvrir d’un point de vue savant…
Étiquette : Balzac
Gaston Chaissac et l’esprit CoBrA, une exposition à Rodez
Nous luttons tous, plus ou moins, contre la dépression. Le feu est là, encore, mais parfois trop faible pour aller jusqu’à l’esprit. Les plaisirs du sexe peuvent le ranimer, ou le dilapider. Il nous donc faut la joie, l’esprit d’enfance, la réinvention du quotidien. Il nous faut Gaston Chaissac et CoBrA, soit Chaissac&CoBrA, exposition –…
Le Messie vaincra, par François Meyronnis, écrivain
« Finie, toute soumission au règne utilitaire. » Il existe des royautés secrètes. Le dernier venu porte toujours le visage du Christ, c’est un messager dont nous ignorons, par paresse, négligence, aveuglement, veulerie, les pouvoirs, et qui se méconnaît généralement lui-même. Il y eut à Paris un saint mourant de faim, vacillant pour une dernière fois le…
Abécédaire balzacien, par Christian Garcin, écrivain
« Absolu. Cela peut être l’or, l’Art, le sens caché du monde. Ailleurs, et l’année même de la mort de Balzac, ce sera un cachalot blanc. Balthazar de Claës, dans La recherche de l’absolu, Frenhofer dans Le chef d’œuvre inconnu, Louis Lambert, le poursuivent et y sombrent – comme Achab dans l’Océan. » Balzac est un monument,…
Défendre la photographie, par la revue Like
Bernard Plossu © Thierry Valletoux Sur les centaines d’ouvrages photographiques paraissant chaque année en France – un millier peut-être avec l’autoédition -, quels sont ceux qui véritablement nous font vibrer, changent notre vie, et que nous emporterions sur une île déserte ? Dans son deuxième numéro – magnifique travail -, la revue Like se propose, en interrogeant…
Des lieux de débauche comme on les aime, par Yan Morvan, photographe
© Yan Morvan Avec le livre choc Pigalle (La Manufacture de livres, 2020), Yan Morvan ne baisse pas la garde, bien au contraire. On l’attaque, il surenchérit ; on le flatte, il sourit, et se détourne, pensant déjà à ses trois prochains livres et aux trésors enfouis dans ses archives. L’époque est à la moraline, la…
Fenêtres de peinture, par Jean-Louis Schefer, écrivain
« Nous voici tout à la fois dans l’ampleur de la cathédrale et dans l’intimité de la chambre, dans la synthèse impossible d’une cantate et d’une sonatine. » On peut considérer Carré de ciel, explique dans une note son auteur Jean-Louis Schefer (P.O.L., 2019), livre influencé par le Dictionnaire étymologique de Vossius (1577-1649), comme un…
Paris à l’Agfamatic, un éloge de Bibi Fricotin, par Bernard Plossu, photographe, et Yannick Vigouroux, critique
Et si l’on s’amusait un peu ? Si l’on vivait enfin loin de l’esprit de faux sérieux gouvernant aujourd’hui l’ensemble des existences dominées par la pensée calculante ? Si l’on prenait enfin les choses à la façon de l’Agfmatic, c’est-à-dire spontanément, naturellement, en s’accordant au flux et au mouvement de la vie brute ? Dans…
Une odyssée en eaux troubles, par Gérard Macé, écrivain
L’hygiénisme est l’autre nom de notre époque, puritaine, violente, haineuse, portée par le désir de mort. Au XIXème siècle, l’hygiène fait des progrès, faisant reculer les maladies les plus contagieuses, avant que de se transformer en impératif moral. Gérard Macé, cet esprit libre, voyageur, cultivé, en fait le thème de son dernier opus, Le navire…
L’amour parfait, ou Le sac du semeur, portrait d’une revue numérique
C’est en tant que veilleur et passeur attentif à la parole parlante qu’Arnaud Le Vac, a pensé Le sac du semeur, la revue qu’il anime, où la poésie et l’art occupent une place structurante. La combativité, la voyance et le désir d’infini d’un Victor Hugo guident son ambition poétique, de l’ordre d’un dégagement, d’une expérience…
Fraîcheur de Louise Bourgeois, par Jean Frémon
Il y a chez Louise Bourgeois quelque chose d’un djinn, une façon d’imposer par ses œuvres et son visage une présence malicieuse, son propre rythme, des trous d’air et de stupéfaction, une obstination de fond. Donnant l’impression à la fois de se moquer de tout et de tout prendre au sérieux, Louise Bourgeois envoie valser…