Peindre la vie coite, Giorgio Morandi, par Bruno Smolarz, écrivain

« Il y a dans le paysage morandien l’application et la passion de la de la matière brute que l’on trouverait dans la représentation d’un nu, sans l’engagement de l’émotion immédiate. » Dans le vacarme et l’idiotie des punchlines de l’entre-deux tours des élections présidentielles, dans le désir de mort revenu en Europe, dans la novlangue sanitaire…

Parme, théâtre des souvenirs, par Michèle Lesbre, romancière

« Mon voyage se transformait, le théâtre l’avait envahi. » Il me faut aller en Italie, plusieurs fois par an, par mois, par semaine, par jour. Il me faut des cartes routières, les détails des horaires des trains et des avions, des adresses d’hôtels et d’appartements. Il me faut à chaque instant, c’est le plus simple, la…

L’or du temps et les souvenirs absents, par Carolle Bénitah, artiste plasticienne

Tout fuit, disparaît, s’évanouit, est englouti par le fleuve du temps. Tout revient à l’informe, à l’inconnu, à l’invisible, mais il y a, Janus Bifrons, les artistes, enchanteurs pourrissants, ou embaumeurs merveilleux. Avec Jamais je ne t’oublierai, magnifiquement édité par L’Artière sous forme d’album à spirales de format carré, Carolle Bénitah poursuit son grand œuvre…

Italiana, sensations d’Italie, par Giulio Rimondi

La longue route de sable, voyage effectué en 1959 par Pier Paolo Pasolini le long des côtes italiennes, avait permis d’imaginer l’auteur de La Vie violente heureux. Il s’agissait alors, pour l’intellectuel journaliste, de chercher à rencontrer physiquement son pays, à l’éprouver géographiquement, afin de le reconnaître intimement, et de, peut-être, pouvoir parler en son…

L’événement de la disparition, par Eric Rondepierre (1)

Eric Rondepierre habite des images qui ne sont pas les siennes, mais qui lui sont pourtant intimement liées. Ayant dû « s’enfermer pour sortir » (dans les salles obscures de son enfance, dans son iconothèque personnelle, dans les cinémathèques du monde entier), le plasticien, célébré pour son travail sur l’inquiétante étrangeté de photogrammes ramenés à leur silence…

Pasolini chantier (1)

Pier Paolo Pasolini au travail à Tor di Schiavi, derrière Centocelle, Rome, 1961. Ó Angelo Pennoni / Paolo Iannarelli Pour tous les amoureux de Pasolini, la publication par les éditions Macula en deux volumes du scénario original d’Accattone et d’un dossier analytique de plus de 160 pages rédigé par d’éminents spécialistes de son esthétique/historiens de…