De profundis, la revue comme philocalie

© Juliette Vallejo Revue de pensée, d’écriture et d’art, De profundis est aussi un espace de réflexion théologique d’obédience chrétienne (orthodoxe/catholique). On y lit dès les premières pages les propos de frère Jean-Christophe de Nadaï, rédigé à Saint-Etienne-du-Mont, église dédiée le 25 février 1626 par Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris, oncle du cardinal de…

Là-haut, pas très loin du désert, par Samuel Hoppe, photographe

©Samuel Hoppe Le saviez-vous ? Selon l’Ecossais franciscain Jean Duns Scot, débattant en cela avec ses frères mendiants dominicains thomistes, assez taquins, il y a autant de quantité d’être dans une roche que dans une pomme, dans une carte IGN que dans une barbe, dans un piolet que dans une goutte de sueur. Dieu semble parfois…

Doux Jésus, accorde-moi la foi, délivre-nous du mal, par Tropical Stoemp, revue de photographie belge

©Michael Ackerman Tropical Stoemp, troisième opus, arrive, il sera présenté au festival des Rencontres photographiques d’Arles, qui n’ont peut-être été inventées que pour ce moment où le protocole risque de dérailler. Loin des pisse-froid des cocktails où l’on doit se présenter assermenté, badgé, officialisé, Tropical Stoemp se donne à qui veut, c’est une fille publique,…

Au royaume de Pluton, par David Nissen, photographe

©David Nissen Vingtième volume des éditions IIKKI, Shadow’s Praise est le fruit de la collaboration entre le photographe français David Nissen et le compositeur japonais Akhira Sano. Tous deux ont conçu un livre/musique d’atmosphère, où l’on ressent particulièrement le savoir-faire de l’artiste comme directeur de la photographie dans le domaine du cinéma.   David Nissen…

L’ordalie de la danse, par Gil Barez et Jérémie Denis, photographes

©Gil Barez/Jérémie Denis Comme Nietzsche, vous ne pouvez croire qu’à un dieu qui soit danseur, n’est-ce pas ? Le divin n’est-il d’ailleurs pas d’essence carnavalesque ? Pourquoi toujours imaginer le Suprême en habits de sévérité, avec la mine agaçante de qui semble avoir tout compris depuis toujours ? ©Gil Barez/Jérémie Denis Avec Gil Barez et Jérémie Denis,…

Sicile, divin bien, par Marco Rigamonti, photographe

Périple sicilien, de Marco Rigamonti, est un voyage dans l’ocre et le silence, dans la quasi-absence des humains et la grâce de toute chose. Pour la beauté des vides, les aplats de couleurs et l’impeccable ordonnancement des objets de la réalité dans l’espace, on pense à Luigi Ghirri, et aux photographes italiens du Nord découvrant…

S’arrêter, par Jean-François Billeter, sinosophe

Deux nus, 1902, Pierre Bonnard Lire Jean-François Billeter me met systématiquement en joie, parce que sa pensée, s’élaborant à partir du plus simple et du processus du vivant observé finement, conduit à l’éveil. Rassemblant trois courts textes excellents, Bonnard, Giacometti, P. – publiés chez son éditeur français historique, Allia – s’interroge sur les notions du…

Fuir, renaître, fonder, par Monika Orpik, photographe

©Monika Orpik C’est un livre très beau, finement dialectique, où plane une menace. Tout est en suspension, la nature elle-même, douce, simple, sans grandiloquence, semble en attente d’une révélation. Stepping Out Into This Almost Empty Road, publié à Wroclaw par OPT, est un ouvrage de la jeune artiste d’origine polonaise vivant à Hambourg Monika Orpik….

Cette jeune vieille Amérique bizarre, par Viktor Hübner, photographe

©Viktor Hübner « Peut-être les Américains ont-ils vraiment une vie intérieure. » (Lyle Rexer) Que connaît-on finalement des Etats-Unis, si ce n’est l’ensemble de nos projections que nous prenons pour des réalités intangibles ? Bien sûr, ce pays est avalé par ses propres représentations, il est pure image – telle est sa force –, mais il y a…

Buchenwald, la parole abandonnée, par Sylvain Vergara, déporté

Nous ne sommes pas les derniers, Zoran Music « Quand ils descendirent sur la place d’appel, les mains liées derrière le dos, le murmure des voix s’amoindrit et le silence ne contemplait plus que les nuages qui passaient dans le ciel juste au-dessus du bois où les arbres très noirs attendaient aussi. Et ce n’était pas…