L’ordalie de la danse, par Gil Barez et Jérémie Denis, photographes

le

©Gil Barez/Jérémie Denis

Comme Nietzsche, vous ne pouvez croire qu’à un dieu qui soit danseur, n’est-ce pas ?

Le divin n’est-il d’ailleurs pas d’essence carnavalesque ?

Pourquoi toujours imaginer le Suprême en habits de sévérité, avec la mine agaçante de qui semble avoir tout compris depuis toujours ?

©Gil Barez/Jérémie Denis

Avec Gil Barez et Jérémie Denis, qui unissent leurs images dans un volume publié par L’Enfant Sauvage (Bruxelles), appelons donc Deep ce qui nous relie et nous fonde de toute éternité.   

Deep est transgenre, un peu fou, effrayant, et terriblement drôle quand il montre ses cornes à la façon d’un monstre de Goya.

Sous la transparence du papier calque crissant sous les doigts, savoureux comme une fine pellicule de sucre glace posée sur le paysage, apparaissent des hybridations, des superpositions, tout un monde sans dessus dessous.

©Gil Barez/Jérémie Denis

Un grand oiseau noir picore le ciel, qui est probablement l’âme de tous les photographes ayant cherché à découvrir l’invisible par le visible.

La nuit tremble un peu, les arbres juvéniles ou centenaires poussant de guingois dans les bayous du temps.

Un bout de lune est accroché au costume de quelque ursidé bipède.

©Gil Barez/Jérémie Denis

Les chevaux galopent sur la ligne d’horizon, entre la tourbe et l’apesanteur.

Les points de lumière qui les parsème forment une robe tachetée posée sur leur encolure noire.

Dans la fiction de l’expérience pelliculaire ensemencée, Muybridge rencontre Tarkovski.

Des jeunes gens se rassemblent autour d’un feu nourri, faisant par des inventions de rites païens pirouetter tout l’espace.    

©Gil Barez/Jérémie Denis

La joie d’exaltation se mesure à la hauteur des flammes brûlant le visage des bienheureux.

Deep est un nid, un asile pour les derniers Robinsons des Louisiane intérieures,  où les costumes de terreur des entités qui les gardent sont le gage d’une protection supérieure.

Halte là, vous ne passerez pas.

Passez, vous avez le cœur pur.

©Gil Barez/Jérémie Denis

Soumettez-vous à l’épreuve de la glace et du tremblement des feuilles, les rois et reines des nouvelles Cythère reconnaîtront les leurs.

Gil Barez et Jérémie Denis, Deep, Editions L’Enfant Sauvage, 2022 – 100 exemplaires

https://www.enfantsauvagebxl.com/programme

©Gil Barez/Jérémie Denis

https://gilbarez.wixsite.com/gilbarez/cow-boys-et-indiens

Exposition Rien ne change à part peut-être le temps de Thomas Jean Henri, à L’Enfant Sauvage (Bruxelles), du 23 mars au 2 avril 2023 – vernissage le 23 mars à 18h

©Gil Barez/Jérémie Denis

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s